C’est la crise et on a droit à la totale : la planète se réchauffe, nos ressources s’épuisent et l’économie est en panne. Certains rêvent d’un nouvel ordre mondial et proposent des initiatives environnementales pour relancer la machine. Et, les villes comme principaux instigateurs du virage au vert. La carte à jouer : intégrer les préoccupations environnementales à tous les niveaux du fonctionnement pour devenir une écomunicipalité!

Ce nouveau rôle des municipalités est au cœur de la réflexion biennale 2008-2009 du Jour de La Terre - Québec, un organisme à but non lucratif qui préconise des actions en faveur de l’environnement. Tous les 22 avril, l’organisation coordonne le volet national du Jour de La Terre, une manifestation mondiale qui propose cette année, au Québec, plus de 200 activités.

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Dans le cadre de cet évènement, se tenait hier à l’Agora Hydro-Québec de l’UQAM, un colloque sur les déplacements actifs organisé par l’organisme Vivre en ville. « Il faut construire en fonction des piétons et des cyclistes », a déclaré en entrevue Christian Savard, directeur général du regroupement québécois pour le développement urbain, rural et villageois viable. « Il ne s’agit pas de bannir complètement l’auto, mais de lui donner sa juste place ». Dans une écomunicipalité, l’espace est partagé par tous les utilisateurs!

C’est aussi l’avis d’Elena Madison, urbaniste et vice-présidente adjointe de Project for Public Spaces, venue de New York pour faire une présentation – dans un français impeccable — sur le thème de « la rue en tant qu’espace public ». « La route doit changer selon son contexte », explique la conférencière. Ainsi, la route s’adapte quand elle rencontre une collectivité et non pas le contraire. Par exemple, une autoroute doit se faire boulevard urbain lorsqu’elle traverse une ville.

Des solutions existent et Elena Madison distribue les exemples à la volée. Dès lors, il est légitime de se demander pourquoi nous n’avons pas de meilleurs lieux publics et de centres urbains en Amérique du Nord? Pour l’intervenante, l’un des problèmes serait que les consultations publiques viennent trop tard dans les processus de développements urbains. « À ce stade, le concept du projet est déjà entièrement ficelé par les experts », regrette-t-elle. « Les rôles doivent être inversés » pour que le processus soit défini en fonction du lieu et par la communauté. « Le travail des urbanistes est alors le résultat d’un dialogue honnête avec le public. »

Elle cite en exemple l’aménagement de la place du Campus Martius à Détroit. Avant 2001, ce site n’était qu’un immense carrefour vide et sans vie. À l’occasion du 300e anniversaire de la ville, les citoyens ont souhaité en faire un lieu de célébration urbaine. C’est un pari aujourd’hui réussi puisque, selon elle, « malgré la circulation, on accède facilement à la place sur laquelle les gens viennent écouter un concert, prendre un café et même se marier ».

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