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Il est permis d’écrire que les chiropraticiens offrent des traitements-bidon : un jugement de la cour d’appel de Londres en a décidé ainsi, donnant raison au journaliste qui était poursuivi pour libel.

Le jugement fait pousser un grand soupir de soulagement chez les défenseurs de la liberté d’expression : le journaliste scientifique Simon Singh, un des plus réputés en Grande-Bretagne, était poursuivi par l’Association britannique des chiropraticiens pour un article que les chiros considéraient trop critique à leur égard, paru en avril 2008 dans le quotidien The Guardian.

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Simon Singh a à son crédit des livres de vulgarisation sur des sujets autrement plus compliqués. Dans cet article, il parlait plus simplement des risques inhérents à se faire traiter par la chiropractie —c’est-à-dire la manipulation de la colonne vertébrale— et rappelait qu'il n'existe aucune preuve permettant d'affirmer que la chiropractie peut guérir, comme l’affirment ses praticiens, des enfants souffrant d'asthme, d'infections aux oreilles, de coliques ou d'insomnies.

La poursuite pour libel diffamatoire entamée par l'Association britannique des chiropraticiens avait provoqué un tollé en Grande-Bretagne chez les défenseurs de la liberté d'expression (voir ce texte) mais, en mai 2009, lors d'une audience préliminaire, un juge a déclaré que l'article pouvait effectivement faire passer l'association pour malhonnête —un fait qu’a toujours nié le journaliste— et il condamnait Simon Singh à une amende.

Accompagné d’une grande campagne de soutien —des scientifiques, des médias, des artistes et même des parlementaires— Singh est allé en appel et les juges ont donc, le 1er avril, décrété que le choix des mots « traitement-bidon » était légitime, nettement à l'intérieur de ce qui est acceptable dans le contexte d'un article sur un traitement aussi controversé. Ils ont ajouté que la poursuite avait eu pour effet regrettable de « refroidir un débat public qui, autrement, aurait pu servir à de futurs patients ».

Un appel des chiros jusqu’en Cour suprême demeure possible.

Ajout, 16 avril : les chiropraticiens concèdent leur défaite; ils n’iront pas en appel. Simon Singh blogue sur sa victoire

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