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Qu’est-ce qui vous fait courir, nager ou pédaler? Rester jeune, mince ou en santé? Toutes ces raisons pourraient vous pousser à en faire trop et trop souvent. Et vous faire glisser sur la dangereuse pente de la dépendance au sport ou «bigorexie».

Cette pathologie concerne les sportifs professionnels, mais aussi de nombreux amateurs. «On est dépendant quand il y a une souffrance à l’arrêt de sa pratique pour soi ou l'entourage et quand on ne contrôle pas sa pratique», explique Laurence Kern du département de kinésiologie de l’Université de Montréal.

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La dépendance à l'activité physique se caractérise par un comportement compulsif, excessif et incontrôlable de l’exercice physique. Elle se manifeste à travers des symptômes physiologiques (blessures à répétition, par exemple) et psychologiques (changements de l’humeur).

La pratique du sport répond à de nombreuses motivations. Les chercheurs cherchent à discriminer les motifs de dépendance primaire et secondaire.

«La pratique physique est une fin en soi pour les individus atteints de dépendance primaire. Ils pratiquent des heures durant, peuvent oublier des rendez-vous avec leur famille, leurs amis, et leurs collègues de travail. Là où certains les voient passionnés et motivés, d’autres pensent qu’ils sont obsédés», relève la chercheuse.

La dépendance secondaire est plutôt associée à des troubles du comportement alimentaire. Les personnes courent surtout pour perdre du poids ou maintenir un corps plus conforme à l’image qu’ils se font de la beauté.

Carburer au sport

La pratique du sport libère des endorphines, des neurotransmetteurs produits par le système nerveux central, pour lutter contre la douleur. Ces substances chimiques provoquent un grand bien-être physique, particulièrement recherché chez bon nombre de sportifs.

La quête de cette sensation agréable peut entraîner une compulsion malsaine lorsque le sujet développe une pratique sportive incontrôlée.

Lors de cette pratique extrême, dans la fréquence et dans la durée, la personne peut être saisie d’une impulsion irrésistible de continuer à pratiquer. «Et cela, en dépit des blessures, de la maladie, de la fatigue, ou d’autres obligations personnelles», précise la chercheuse.

Amateurs comme professionnels, cette pathologie toucherait tous les sportifs. On ignore cependant le nombre de «dépendants sportifs» en l’absence d'études de prévalence. Selon les études réalisées aux États-Unis, elle pourrait être présente chez 1 à 6% de la population.

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