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Cette limite des deux degrés à ne pas dépasser? Ça y est, cet hiver, nous l’aurions brièvement atteinte pour la première fois de l’histoire, dans l’hémisphère nord.

Ce seuil des deux degrés a toujours été défini —arbitrairement— comme le seuil au-delà duquel les conséquences pour les systèmes climatiques vont devenir imprévisibles. Avec des conséquences tout aussi imprévisibles sur l’agriculture, les villes côtières, les tempêtes sur des régions habitées, la santé des populations victimes de canicules ou de sécheresses, et ainsi de suite. La Terre n’a jamais atteint une telle température moyenne depuis les débuts de notre civilisation, il y a 6000 ans.

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D’où provient ce total de deux degrés d’augmentation par rapport à l’ère pré-industrielle? En février, indiquent les données des satellites, la température moyenne de l’hémisphère nord a battu de nouveaux records, vraisemblablement entre 1,15 et 1,4 degré Celsius au-dessus de la moyenne à long terme. Un record qui a battu lui-même de 0,2 degré le record de janvier, qui était lui-même un record absolu depuis que de telles températures sont enregistrées. En ajoutant à cela le fait que la température moyenne de notre planète a officiellement dépassé en 2015 le seuil du premier degré Celsius par rapport à l’ère pré-industrielle, nous commençons donc à jouer avec le deuxième degré —beaucoup plus tôt que ce qui avait été prévu.

Même en tenant compte du fait que c’est un jeu temporaire parce qu’il s’agit d’un hiver El Nino —donc, une température moyenne plus élevée de 0,1 ou 0,2 degré— et que les données de février sont encore préliminaires, et même en supposant qu’il puisse s’agir d’une année anormale, la vitesse à laquelle ces changements s’additionnent n’en est pas moins inquiétante, écrit le météorologue Eric Holthaus dans Slate et dans le New Scientist :

Cela signifie aussi que pour plusieurs régions de l’hémisphère nord, il n’y a pour ainsi dire pas eu d’hiver. Des parties de l’Arctique étaient de 16 degrés plus chaudes que la moyenne en février, les amenant à quelques degrés au-dessus du point de congélation, soit la normale de juin.

En fait, le scénario du pire serait qu’on soit en train d’assister à la libération du trop-plein de chaleur accumulé dans les océans depuis deux décennies: autrement dit, le réchauffement climatique nous aurait offert un répit, les océans agissant comme des puits de chaleur. Une hypothèse qui a souvent été soulevée par des océanographes et des climatologues, chaque fois accompagnée d’une question qui n’a pas encore de réponse : combien de temps ce répit va-t-il pouvoir durer?

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