La malaria chez les Romains
(ASP) - On est toujours étonné
de ce que la génétique permet de découvrir.
Voici des généticiens qui se sont alliés
à des archéologues pour travailler sur
les squelettes de 47 bébés morts il y
a 15 siècles, près de Rome. Mais leur
but n'était pas d'analyser l'ADN des Romains:
plutôt d'analyser l'ADN de la malaria.
Mine de rien, si leur découverte
se confirme, ce sera le plus ancien code génétique
de cette maladie jamais déterré. Cette
découverte serait en tout premier lieu utilisée
pour comparer avec le code génétique du
micro-organisme d'aujourd'hui (un protozoaire) responsable
de la malaria, dans l'espoir d'en apprendre plus sur
son évolution, passée et future.
On n'est pas sûr que tous ces bébés
soient décédés de la malaria, mais
les experts croient qu'au moins plusieurs de ces 47
corps -dont 22 victimes de fausses couches- ont été
infectés par le protozoaire, Plasmodium falciparum:
d'une part, ce site romain marque la limite nord de
la pénétration de cette bestiole en Europe.
Et d'autre part, ce cimetière est en soi inhabituel:
il a été créé dans une villa
en ruine, et les ossements ont été retrouvés
à différents niveaux, selon la description
qu'en
fait l'archéologue David Soren, de l'Université
de l'Arizona à Tucson.
Au vu de l'état des os, des médecins
avaient déjà suggéré une
épidémie de malaria: les bébés,
qui ont tous été enterrés dans
un intervalle de quelques semaines, présentent
une structure d'os en nid d'abeilles, un syptôme
d'anémie, laquelle est elle-même un symptôme
de malaria.
En ligne le 6 septembre.
Modifié le 5 novembre 2001.