Darwin et le sida
(ASP) - Si Darwin vivait aujourdhui,
il trouverait avec le sida de nouveaux éléments
pour appuyer sa théorie de la sélection
naturelle. Selon trois biologistes californiens, des
traits génétiques qui diminuent la probabilité
quune personne soit atteinte du sida pourraient,
à long terme, se répandre dans les populations
atteintes en particulier, en Afrique- et ainsi,
ralentir la progression de lépidémie.
En fait, cest le même principe,
bien quà une tout autre échelle,
de la bactérie résistante. Plus le temps
passe, et plus les familles (les "souches")
de bactéries résistantes (aux antibiotiques,
par exemple) prennent du poids, tandis que les familles
incapables de survivre meurent, sans descendance. Avec
le temps, il ne reste plus que des bactéries
résistantes.
Il faudrait bien des générations
humaines pour en arriver à un pareil résultat,
mais déjà, on serait capable dentrevoir
une tendance, selon des résultats
préliminaires parus la semaine dernière
dans Nature, sous la plume de ces trois biologistes
de lUniversité de Californie à Berkeley.
Jusquici, précisent-ils demblée,
il ny a quautour de la malaria quen
génétique humaine, on avait observé
un tel exemple de sélection naturelle. Mais il
est vrai quà travers lhistoire de
la médecine, peu de maladies ont eu droit à
autant dattention, autant de chercheurs et autant
de budgets, sur une si courte période tout
juste 20 ans ce mois-ci- que le sida.