C'est la danse des abeilles...
(ASP) - On sait que les abeilles communiquent
entre elles par une série de "danses".
Mais que se disent-elles ? Pour le savoir, des
chercheurs ont décidé de les obliger à
suivre un faux parcours, de leur ruche jusquà
un bouquet de fleurs à butiner.
Car lorsquune abeille communique,
cela au moins, on le sait, cest pour dire à
ses collègues quelque chose de très important:
jai trouvé une fleur, elle se trouve dans
cette direction, et à telle distance. Comment
déterminent-elles la distance parcourue? En fonction
du paysage, présumait-on. Et on présumait
bien, a démontré ce test du faux parcours.
Harald Esch et ses collègues de
lUniversité Notre Dame (Indiana) ont fait
croire aux abeilles quelles avaient parcouru une
plus grande distance que ce nétait réellement
le cas: cela, en les faisant passer au-travers dun
tube de huit mètres de long, au bout duquel se
trouvait le bouquet de fleurs. Et les chercheurs, qui
se sont mérités la
Une de la dernière édition de la revue
Nature, ont pu sapercevoir quelles
avaient été bel et bien bernées,
puisque les indications quelles donnaient à
leurs collègues de la ruche conduisaient ces
abeilles bien plus loin du but.
Autrement dit, ce test démontre
que les abeilles sorientent en fonction dindices
visuels: plus précisément, les influx
optiques, plus forts si un objet est plus près
de votre oeil, plus faibles sil est plus éloigné.
Or, en traversant un long tunnel étroit, les
abeilles sont "bombardées" pendant
huit mètres dun influx optique très
fort (les parois du tunnel lui-même), ce qui,
pour leurs yeux inexpérimentés, équivaut
à passer devant bien des arbres et bien des objets
massifs, avant datteindre le but. En dautres
termes, leurs yeux ont conclu de cet influx optique
inhabituel que le but était éloigné
de bien plus que huit mètres: 72 mètres,
pour être exact, telle est linformation
quelles ont transmise à leurs collègues.
"Les abeilles nont aucun sens
de la profondeur", explique pour le service dinformation
de Nature Rüdiger Wehner, de lUniversité
de Zurich, en Suisse. Leurs yeux ne peuvent que mesurer
les influx."