(ASP) - LIBREVILLE - La réserve de Lopé a fini d’être schizophrène : depuis 1946, cette aire de conservation était aussi zone exploitation forestière. Une table-ronde à laquelle avaient pris part des organisations non-gouvernementales (ONG) environnementales et l’Union européenne espère avoir mis fin à cette dualité juridique.

Les ONG ont énergiquement dénoncé les abus des sociétés forestières. La réserve de Lopé, située en pleine "forêt des Abeilles", dans le centre du Gabon et qui s’étend sur environ 150 000 hectares, au sud du fleuve Ogooué, est caractérisée par une importante biodiversité. Elle représente aussi une région archéoloogiquement riche, où l’homme a laissé de nombreuses empreintes dont les analyses sont fondamentales à la compréhension des relations que l’homme a entretenues avec son environnement.

Mises en cause par les ONG, deux sociétés forestières, Leroy Gabon et Rougier Gabon, qui exploitaient depuis toujours le bois dans cette réserve protégée, ont été contraintes de se séparer d’une partie des permis qui leur ont été attribués. Le gouvernement ne dispose pas de moyens de contrôle suffisants, mais a décidé de modifier les limites de la réserve. Cette décision pourrait augmenter sa valeur biologique. La réserve sera prochainement érigée en parc national et en première aire protégée du Gabon. L’Union européenne et le Fonds mondiale de la conservation de la nature ont donné des assurances fermes pour aider le gouvernement à mettre en place les moyens nécessaires.

Les ONG environnementales d’Afrique centrale renforcent depuis peu leurs capacités. Elles ont édité récemment un premier rapport qui est un regard sur l’exploitation forestière au Gabon. L’Observatoire mondial des forêts, une initiative de l’Institut des ressources mondiales (World Ressources Institute), développe un réseau de partenaires internationaux qui est très actif au Gabon, au Cameroun, au Canada, en Indonésie, au Chili et au Vénezuela. Il a pour rôle d’assurer un meilleur accès aux informations concernant les activités de développement forestier et leurs impacts environnementaux.

Antoine Lawson