Même au travail, le courriel reste privé
(ASP) - Ainsi, même
au travail, le salarié d'une entreprise française
a droit à des moments de vie privée.
Son employeur ne pourra plus le licencier s'il envoie
et reçoit des courriels personnels ou s'il gère
des affaires privées depuis son bureau. Son entreprise
n'a surtout plus le droit de lire ses courriers électroniques
ou de fouiller dans ses dossiers informatiques. Et cela,
même s'il utilise du matériel fourni par
le bureau.
Ainsi en a décidé la Cour
de cassation - la plus haute juridiction du pays - le
2 octobre. Elle a condamné la société
Nikon France, qui avait licencié l'un de ses
employés en juin 1995 parce qu'il passait "une
grande partie de son temps de travail à gérer
des affaires privées". L'arrêt Nikon, qui
renforce considérablement les droits du salarié,
va faire jurisprudence.
Mais les législateurs devront encore
plancher s'ils veulent uniformiser les différents
codes du travail européens. En Grande-Bretagne
par exemple, la loi autorise les entreprises à
surveiller les messageries électroniques de leurs
employés depuis le 24 octobre 2000.
Isabelle Cuchet