Semaine du 11 décembre 2000

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Origines énergétiques

(ASP) - La division entre les humains modernes et ceux qui les ont précédés n'est pas encore très claire. Mais chaque nouvelle découverte permet d'éclairer un peu plus cette zone grise. Il y a les squelettes ou fragments de squelettes dont on annonce de-ci de là les découvertes. Et il y a ce qui se cache au plus profond de nous: nos gènes.

C'est grâce à l'étude de nos gènes que ces dernières années, on a pu établir que chaque être humain, avait le même ancêtre mâle dans son arbre généalogique, lequel vivait il y a environ 60 000 ans (lire cet article). Poursuivant sur cette voie, une équipe de l'Université d'Uppsala, en Suède, vient d'établir à quel point la lignée humaine fut, à une lointaine époque, fragile. Une espèce en voie d'extinction, peut-être : selon ce qu'écrivent Ulf Gyllensten et ses collègues dans la dernière édition de la revue Nature, une poignée d'humains qui vivait en Afrique il y a environ 170 000 ans a donné naissance à une branche de l'arbre généalogique dont nous descendons tous aujourd'hui. Et bien que d'autres humains aient quitté l'Afrique bien longtemps avant cette date, la branche en particulier qui nous intéresse, celle dont descendent tous les non-Africains d'aujourd'hui, aurait immigré il y a seulement 50 000 ans (peut-être même moins encore). C'est cette branche qui, au Proche-Orient et en Europe, aurait supplanté peu à peu les hommes du Néandertal.


Mitochondries au rapport

C'est l'analyse des gènes des mitochondries qui permet ce portrait. La mitochondrie est un genre d'organisme dans l'organisme : centrale d'énergie de chacune de nos cellules, elle possède une poignée de gènes qui lui sont propres -plusieurs généticiens croient que la mitochondrie était, il y a des centaines de millions d'années, une bactérie, qui se serait un jour introduite dans un de nos lointains ancêtres, et ne serait plus jamais partie. Or, caractéristique intéressante, alors que chacun de nous hérite d'une moitié de gènes de papa et d'une moitié de gènes de maman, les gènes mitochondriaux, eux, ne se transmettent que de mère en fille. Seconde caractéristique, la séquence de ces gènes change très peu d'une génération à l'autre. En supposant que ce rythme de changement demeure constant à travers les âges, une comparaison des gènes mitochondriaux de deux peuples actuels permet de calculer depuis combien de temps ils se sont "séparés".

Jusqu'ici, les chercheurs ne s'étaient intéressés qu'à une partie des gènes mitochondriaux, la "région de contrôle", comme l'appellent les généticiens, qui ne compose que 7% de la mitochondrie. Craignant que cette région puisse être moins représentative qu'on ne l'avait supposé jusqu'ici, nos chercheurs suédois se sont donc penchés sur l'ensemble du génome de la mitochondrie, et ce chez 53 personnes d'origines ethniques diverses. Et c'est ainsi qu'ils sont arrivés au portrait de famille décrit dans Nature.

Un portrait qu'on ne fait que commencer à dessiner...

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