Semaine du 12 février 2001

En manchette cette semaine:
Génome, acte un, scène deux


Archives des capsules


LE KIOSQUE
Pour être branché sur la science

A lire aussi:

Capsules québécoises


Retour à la page d'accueil


La science d'ici et d'ailleurs est une production Agence Science-Presse

Retour au sommaire des capsules

Pour une poignée de dollars (suite)

(ASP) - La double publication (voir texte précédent), une privée et une publique, continue de faire des vagues. Le fait que les données du "génome de Celera" ne soient accessibles qu'à ceux qui voudront bien payer, déplaît souverainement à plusieurs scientifiques, qui ne se sont pas gênés pour le dire -au point de gâcher l'illusion d'une belle harmonie qui était à la base de cette journée "génome" du 12 février.

Car qu'on ne s'y trompe pas : le fait qu'une quinzaine d'articles, concernant deux mouvements de décodage du génome humain -celui, financé par les fonds privés, de la compagnie Celera, et celui, financé par les fonds publics, du Projet génome humain- soient parus simultanément dans les revues Nature -pour le décodage public- et Science -pour le décodage privé- est le résultat de longues tractations. En théorie, compte tenu de son avance et de ses moyens, Celera aurait très bien pu faire paraître "son" décodage longtemps avant l'autre.

Et c'est bien ce qui déplaît souverainement. L'affrontement entre deux mondes, le public et le privé, et l'enjeu fondamental qui détermine cet affrontement -qui aura accès aux connaissances?- va carrément à l'encontre de ce qui constitue la base même de la recherche scientifique depuis des siècles: l'information doit être libre. Du moins, si on tient à ce que la connaissance continue de progresser.

"Le génome humain n'est pas à vendre", a dénoncé depuis Londres -une des cinq capitales où avait lieu ce lancement "historique"- John Sulston, coordonnateur de l'équipe britannique du Projet génome humain. Laisser cette recherche entre les mains du secteur privé serait "criminel".

Ce qui n'arrange rien, c'est que Celera Genomics, pour en arriver au fil d'arrivée, en plus d'utiliser ses données obtenues par ses propres méthodes de décodage, a aussi employé les données du secteur public -qui, elles, étaient ouvertes à tous. "Il est clair que Celera a puisé dans les données du public et n'aurait pu réussir sans elles", a dénoncé depuis Paris John Weissenbach, directeur du centre français de séquençage humain. Il se montre, de plus, sceptique quant à l'exhaustivité de la "carte" du génome dont a accouché Celera.

La banque publique du Projet génome humain aurait été utilisée jusqu'ici par 10 000 groupes à travers le monde. Seulement 50 auraient utilisé, moyennant un paiement indéterminé, la banque de Celera.

Capsule suivante

Retour au sommaire des capsules


Vous aimez cette capsule? L'Agence Science-Presse en produit des semblables -et des meilleures!- chaque semaine dans l'édition imprimée d'Hebdo-science et technologie (vous désirez vous abonner?).
Vous voulez utiliser cette capsule? Contactez-nous!

 

 

En manchettes sur le Net

La Science d'ici et d'ailleurs

Le Kiosque

Science pour tous

Hebdo-Science

Meilleurs sites en science

Bric-Ì-Brac

CyberExpress

C'est quoi l'ASP

Hommages Ì...

La Qu®te des origines

Le Monde selon Goldstyn

Questionnaire