Fallait-il donner la parole aux cloneurs?
(ASP) - Lapparition du Dr Antinori,
cet Italien qui promet de réaliser le premier
clone dun humain, devant un congrès international
sur le clonage le 7 août dernier à Washington,
continue de provoquer des remous. En particulier parmi
les scientifiques, dont certains sen sont pris
la semaine dernière à lAcadémie
nationale des sciences, qui organisait le congrès,
pour avoir eu loutrecuidance dinviter des
conférenciers dont la crédibilité
est, cest le moins quon puisse dire, aussi
douteuse.
Largument de lAcadémie
ou de toute université- est toujours, en
pareil cas, que la recherche scientifique, pour être
absolument libre de toute entrave, doit être ouverte
à tous, même à ceux que daucuns
considéreraient comme des hurluberlus. Pas
daccord, réplique David Mangus, bioéthicien
à lUniversité de Pennsylvanie, pour
qui un organisme daussi haute renommée
que lAcadémie "ne devrait avoir que
les meilleurs, les plus crédibles et les autorités
dans leurs domaines". Ce qui nest certainement
pas le cas de la collègue doccasion du
Dr Antinori, la Dr Brigitte Boisselier, représentante
de la religion raélienne, à la tête
de leur projet de clonage humain et qui a droit,
depuis quelques mois, à une attention médiatique
inespérée. Cette attention peut contribuer
"à attirer de largent et par conséquent
des talents pour effectuer cette expérience malheureuse
(le clonage)", déplore dans Nature Alan
Trounson, directeur adjoint de lInstitut Monash
sur la reproduction et le développement à
Clayton, Australie.
Leurs inquiétudes sont loin dêtre
terminées...