(ASP) - Il n’y a pas que les politiciens -américains et étrangers- à avoir attaqué George Bush et son plan, dévoilé la semaine dernière —ce plan " d’énergie ", qui aura avant tout pour conséquence de dépenser davantage d’énergies polluantes. Dix-sept académies ou sociétés nationales des sciences ont signé une lettre enjoignant les dirigeants politiques à mettre leurs culottes au plus vite, et à implanter le Protocole de Kyoto.

Ce même Protocole duquel le nouveau président américain avait annoncé il y a quelques semaines qu’il ne se sentait pas lié, et qui, s’il finissait un jour par entrer en vigueur, serait le premier effort concerté, à l’échelle internationale, de réduction des gaz à effet de serre.

A l’administration Bush qui répète, tel un leitmotiv, que les scientifiques ne seraient pas d’accord pour dire s’il y a ou non réchauffement de la planète, ces 17 groupes —la Société royale de Grande-Bretagne, son équivalent en France et au Canada, etc.- répondent qu’il y a bel et bien réchauffement, que l’activité humaine amplifie le problème, et que les humains ne peuvent pas continuer à dépenser carburants fossiles comme ils le font maintenant, sans quoi ils courent à la catastrophe. Une prise de position qui, ajoutent-ils, correspond au consensus dégagé plus tôt cette année par une des études les plus imposantes des dernières années, celle du Comité intergouvernemental des Nations Unies sur les changements climatiques.

"En dépit d’un consensus croissant, insistent-ils, des doutes ont été émis récemment sur le besoin de relativiser les risques posés par les changements climatiques. Nous ne considérons pas justifiés de tels doutes... L’ensemble des preuves scientifiques exige des pas efficaces dès maintenant, afin d’éviter d’endommager le climat de la planète." Le Comité concluait à une certitude de 90% en faveur d’une hausse des températures variant entre 1,4 et 5,8 degrés au cours du prochain siècle. Avec hausses des niveaux des mers à la clef, précipitations accrues ici et sécheresses carabinées là.