(ASP) - On a fait grand cas, la semaine dernière, de nouvelles découvertes scientifiques qui étaient alors annoncées autour de la bactérie du charbon. Mais il n’y avait vraiment pas de quoi se tirer par terre. Les découvertes en question n’auront aucune utilité pour le FBI, ne permettront en rien d’identifier les auteurs des lettres parfumées à la bactérie, et pourront peut-être contribuer à la création d’un vaccin plus efficace que ceux qui existent déjà... mais pas avant des années.

Ce qui a été annoncé, c’est tout simplement la parution, une journée à l’avance, de deux études dans la très austère revue Nature, deux études qui décodent les mécanismes par lesquels la bactérie du charbon, ou anthrax, s’infiltre dans notre corps. Les chercheurs de l’Institut Burnham de Californie ont décodé ces structures toxiques au niveau moléculaire, tandis que ceux de l’Ecole de médecine de l’Université Harvard ont décelé des points d’entrée de la bactérie dans nos cellules (les récepteurs cellulaires, en langage savant).

Ces deux études étaient en cours depuis des années, et leur conclusion n’a rien à voir avec les événements que l’on sait. Mais la revue Nature a accéléré le processus de révision des textes pour eux, et a même convoqué une conférence de presse pour annoncer les résultats de ces deux équipes indépendantes, avant même la parution, chose rare de sa part.