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Le 31 octobre 2001



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Attentats: la science va écoper

(ASP) - Au cours de la dernière décennie, des liens étroits entre un nombre grandissant de centres de recherche occidentaux et arabes ont permis à ces derniers de convaincre un nombre tout aussi grandissant de chefs politiques de l'importance d'investir en science. Mais la guerre d'Afghanistan et les tensions inquiétantes dans plusieurs pays musulmans viennent de mettre ces efforts sur la glace, et nul ne peut dire pour combien de temps.

Dans un reportage paru dans sa dernière édition, la revue Science souligne par exemple l'existence de Farouk El-Baz, celui qui, il y a plus de 30 ans, a dirigé l'équipe chargée de déterminer les lieux où les missions Apollo se poseraient, sur la Lune. Aujourd'hui autorité mondiale en cartographie, ce professeur de l'Université de Boston d'origine égyptienne était un expert tout désigné pour un programme visant à cartographier les eaux souterraines d'Arabie Saoudite. Après le 11 septembre, son voyage dans les Emirats arabes unis a été reporté à une date indéterminée. Les gens, dit-il laconiquement, "ne se sentent pas à l'aise" à l'idée de voyager là-bas.

Tout comme pourrait se retrouver sur la glace pour longtemps un projet qui commençait à prendre forme, un genre de Plan Marshall de la science, pour stimuler la création de centres de recherche, d'entreprises de haute technologie, la venue de chercheurs de pointe, dans l'ensemble du monde musulman. "L'écart est beaucoup trop grand entre les bien nantis et les pauvres, et la science serait un merveilleux véhicule pour aider à diminuer cet écart", selon un autre Américain d'origine égyptienne, le chimiste Ahmed Zewail, directeur du Laboratoire de sciences moléculaires à l'Institut de technologie de Californie -et le premier scientifique d'origine arabe à avoir remporté un prix Nobel en science, en 1999.

Certes, les amateurs d'Histoire se rappelleront qu'il y a un millier d'années, le monde musulman était à l'avant-garde de la science: astronomie, physique théorique, géographie, mathématiques -on leur doit l'algèbre- rien n'échappait aux érudits de cette civilisation, de l'Espagne jusqu'aux confins de l'Inde. Mais au fil des siècles, cet univers a perdu bien du terrain. "Nous avons hérité d'un Age obscur en refusant de nouvelles façons de penser et de nouvelles théories", déclare dans Science Abdulkarim Al-Eryani, microbiologiste formé à l'Université Yale, et aujourd'hui conseiller politique du président du Yemen. Dans certains pays musulmans, poursuit-il, "la science est devenue l'esclave de la religion"; entre autres conséquences la théorie de l'évolution n'est souvent mentionnée nulle part dans les manuels scolaires -quoique ce soit là une conséquence qui n'apparaîtra pas si étrange dans certaines régions des Etats-Unis.

Pourtant, la dernière décennie a vu une résurgence de la science dans l'univers musulman. Selon l'UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture), les dépenses en recherche et développement dans les "pays arabes" auraient été de 780 millions$ en 1996, en croissance de 43% par rapport à 1992. Quatre de ces pays -Egypte, Koweit, Maroc et Arabie Saoudite- contribuaient à eux seuls pour 72% de ces dépenses. L'Iran, qui n'est pas classé comme "pays arabe" par l'UNESCO, aurait par ailleurs dépensé à lui seul 350 millions$ l'an dernier en recherche et enseignement universitaire.

Qui plus est, le prix Nobel remis à Ahmed Zewail en 1999 fut de nature à inciter les gouvernements à investir.

Ces élans seront-ils brisés par les événements du 11 septembre? Les fondamentalistes le souhaiteraient sûrement. Car ainsi, ils auraient gagné, dans ce domaine aussi.

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