Un satellite d'eau
(ASP) - Etudier la terre ferme à
partir dun satellite, cest une chose. Etudier
les profondeurs de la mer, cen est une autre:
cest ce que se propose de faire un satellite américain
nommé, assez judicieusement, Aqua.
Exprimée simplement, sa
mission de six ans consiste à suivre le cycle
de leau: sous forme de liquide, de vapeur
ou de glace, leau influence suffisamment le climat
et la vie!- de notre planète pour mériter
un peu plus dattention. Mais au-delà de
cette description rapide, la complexité des six
instruments à bord de la sonde spatiale dépasse
tout ce dont les climatologues dun passé
pas si lointain auraient rêvé: analyser
les cristaux de glace dans lair, la vapeur deau,
les icebergs et les glaciers, aussi bien que les accumulations
de neige sur la terre ferme et les courants océaniques.
Le tout, enrobé dans un programme scientifique
de 952 millions$.
Le jeu en vaut-il la chandelle? Le fait
est que ce ne sont pas seulement les relations entre
leau et le climat qui intéressent les scientifiques,
mais lévolution de ces relations. Car de
cette évolution, aussi minime soit-elle, peuvent
dépendre des variations beaucoup plus grandes
à léchelle du globe. Ainsi, bien
que 70% de la Terre soit recouverte deau, seulement
une minuscule fraction se retrouve dans lair sous
la forme de vapeur deau ou de glace. Mais à
elle seule, cette minuscule fraction constitue lun
des plus importants gaz à effet de serre, limitant
la quantité de radiations du Soleil qui nous
atteignent, et contribuant à léquilibre
des températures. Son impact sur le réchauffement
de notre planète est donc beaucoup plus important
quil ny paraît.
Tout comme, à linverse, limpact
du réchauffement lui-même sur le cycle
de leau est méconnu: y a-t-il davantage
de vapeur deau quauparavant dans lair,
le cycle saccélère-t-il ? Etonnant,
tout ce que des cristaux de glace pourraient nous apprendre...