Les gènes: on se calme...
(ASP) - Bien que les chercheurs continuent
de dire quune maladie repose, plus souvent quautrement,
sur un mélange de causes génétiques
et environnementales, la balance commence dangereusement
à pencher du côté des gènes,
dans lesprit de trop de scientifiques. Les avancées
en génétique ont été si
spectaculaires et ont si souvent occupé lavant-scène
ces dernières années, que certains se
laissent peut-être emporter par leur enthousiasme.
Cest lavertissement que lançait
en avril la revue Science, dans le cadre dune
section spécialement consacrée à
létat des recherches en génomique
et en prévention des maladies. Donnant en exemple
les maladies cardio-vasculaires, dont on sait quils
sont causées autant par des gènes défectueux
que par des facteurs environnementaux tels que régime
alimentaire trop riche et mode de vie trop stressant,
Walter
C. Willett, du département dépidémiologie
et de nutrition à lUniversité Harvard
(Boston), explique que "des attentes exagérément
enthousiastes à légard des bénéfices
de la recherche génétique risquent de
fausser les priorités de la recherche et des
dépenses en santé".
Une approche mieux équilibrée
est donc de mise. Mais comment éviter le dérapage?
Lauteur na pas de solution à proposer,
se contentant dans son analyse de refaire un état
de la recherche, notamment en santé publique
et en biologie moléculaire. Lintégration
de la recherche en génomique au sein des études
épidémiologiques serait de mise, mais
les spécialistes de la génomique eux-mêmes,
ont pour linstant beaucoup dautres chats
à fouetter avec les montagnes de données
qui leur arrivent de toutes parts et qui continuent
de générer de lenthousiasme, et
donc continuent de faire pencher la balance d'un seul
côté... pour au moins quelques années
encore.