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Les idiots du village scientifique
(Agence Science-Presse) - Après vous
avoir soigneusement expliqué la signification des
Nobel de médecine,
de chimie et de physique,
on nous pardonnera de prendre un peu de repos avec les
beaucoup moins sérieux Ig Nobel: eux qui rappellent,
chaque année, s'il en était besoin, que
la science peut aussi faire rire.
Pour s'être regardé le nombril
pendant un temps indéterminé, Karl Kruszelnicki,
de l'Université de Sydney, reçoit le Ig
Nobel de la "recherche pluridisciplinaire": on lui doit
la plus large étude jamais consacrée -Dieu
merci- à ces boules de coton qui se forment dans
les nombrils. Des échantillons recueillis chez
pas moins de 4799 personnes ont été étudiés
le plus sérieusement du monde, pour en arriver
à une conclusion irréfutable: elles
sont, en moyenne, de couleur bleue.
Non moins original, le Ig Nobel de physique
est allé à l'Allemand Arnd Leike, qui a
démontré que "la disparition de la mousse
dans un verre de bière suit une loi de décroissance
exponentielle". Qui d'autre qu'un Allemand pouvait s'y
consacrer? Le Ig Nobel de biologie a pour sa part été
décroché par quatre chercheurs britanniques
qui ont démontré que la présence
des humains à proximité des autruches d'élevage
favorise leur reproduction (celle des autruches, pas celle
des humains).
Sept des dix lauréats ou représentants
des lauréats avaient fait le voyage à l'Université
Harvard pour recevoir leur "récompense", ce qui
témoigne de la visibilité (et du sérieux?)
atteinte par ces prix, quand bien même ils proclament
souligner les recherches "qui ne méritent pas d'être
reproduites".
Mais il y avait au moins un groupe qui n'était
probablement pas fier d'être pointé du doigt:
les administrateurs et vérificateurs comptables
d'Enron, Arthur Andersen, Qwest, WorldCom et autres, qui
se sont mérités conjointement le Ig Nobel...
d'économie, évidemment.