Souris contente, chercheurs déçus

(ASP) - Une souris de laboratoire qui est bien traitée, c’est une heureuse initiative. Mais voilà qu’on s’aperçoit que ça fausse les résultats.

Le mouvement a pris de l’ampleur ces dernières années: pour contrer une partie des critiques sur les mauvais traitements réservés aux animaux de laboratoires, les scientifiques sont devenus plus prudents. Ils ont amélioré les conditions de vie de leurs bestioles, les ont mieux nourries et leur ont procuré des cages plus spacieuses. Même la Commission européenne s’en est mêlée, elle qui doit bientôt publier des recommandations à ce sujet. Résultat: les comportements des rats et souris sont différents. Ils sont plus heureux.

Mais pas les chercheurs. Ils se retrouvent soudain avec une poignée de souris qui sont en meilleure forme physique que d’autres —et ça, pour une étude, c’est mortel. Comment savoir si un médicament testé sur un groupe de souris n’a pas mieux fonctionné, justement parce que ces souris-là étaient en meilleure forme? Et qu’en est-il des études qui s’étalent sur cinq, 10, voire 15 ans, si les souris d’il y a 15 ans ne sont plus du tout comparables avec celles d’aujourd’hui?

"Dans toutes les expériences où vous mesurez le comportement, vous devez avoir des conditions extrêmement similaires, souligne Emma Hockly, de l’Université Oxford, en Angleterre. Même un très, très petit changement dans l’environnement peut avoir un impact massif."