11 septembre: théorie du complot no.
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(ASP) - Après le visage du démon
dans les flammes du World Trade Center, après
la succession de ceux qui ont vu le chiffre onze partout,
après Nostradamus (voir ce
texte) qui aurait prédit les événements,
après cette histoire inventée de milliers
de juifs qui auraient soi-disant évacué
les deux tours avant l’attentat, après les
images de Palestiniens dansant de joie soi-disant empruntées
à des archives de 1991, voici la dernière
"vérité" à la mode: l’avion
qui s’est écrasé contre le Pentagone
ne serait pas le Boeing dont on vous a parlé,
mais un autre appareil —voire, pas d’avion
du tout. Le tout serait le résultat d’une
très complexe et très mondiale machination
politico-militaro-industrielle.
Bienvenue non pas dans un nouvel épisode
des X-Files, mais dans un livre écrit
par un activiste français, et d’ores et
déjà promis à devenir le best-seller
du printemps. L’ouvrage, L’Effroyable imposture,
sorti le 11 mars, fait déjà jaser en France,
où l’auteur, Thierry Meyssan, fait en ce
moment une petite tournée des médias,
en plus d’avoir déjà généré
un certain intérêt aux Etats-Unis, où
les amateurs de théories du complot ne manquent
pas.
L’un des piliers de cette thèse,
intéressant d’un point de vue scientifique,
est que la partie effondrée de la façade
du Pentagone ne mesure que 19 mètres de large,
alors que le Boeing, d’une extrémité
de l’aile à l’autre, fait 38 mètres
de large. Or, ce que les partisans de cette thèse
oublient commodément de dire, c’est que
seule la partie centrale d’un avion —la carlingue
qui, elle, fait bel et bien moins de 19 mètres-
est assez solide, à pareille vitesse, pour creuser
un pareil trou dans un pareil mur: les ailes vont se
détacher en une fraction de seconde, sous un
impact d’une violence telle qu’il n’en
restera pas grand-chose.
Pour appuyer sa thèse, l’auteur
affirme qu’aucun témoin oculaire n’a
vraiment vu cet avion tomber sur le Pentagone. Alors
qu’une rapide recherche sur les sites des médias
américains permet d’en trouver plusieurs,
interviewés le 11 septembre, notamment par le
Washington
Post
et CNN.
Comme toute théorie du complot
qui se respecte, l’auteur part de faits connus
depuis longtemps (la collusion entre Ben Laden et la
CIA) et les souligne ensuite à grands traits,
comme si à eux seuls, ils accréditaient
la thèse du faux avion.
Et tout ça pour quoi? Pour que
l’armée, affirme Meyssan, puisse obtenir
les budgets pour développer une arme spatiale.
Or, George Bush n’a jamais eu besoin des attentats
du 11 septembre pour faire avancer à grands pas
son projet de bouclier spatial. En fait, les attentats
du 11 septembre constituent la pire chose qui pouvait
arriver à un tel projet: ils ont en effet démontré
qu’un tel bouclier se révélerait
totalement inefficace contre une attaque venue de l’intérieur
même des Etats-Unis...
Thierry Meyssan est un activiste relativement
bien connu des milieux de défense des libertés
individuelles en France, qui s’est notamment fait
valoir, il y a 12 ans, pour la défense des droits
des homosexuels (Projet Ornicar) et, l’an dernier,
pour la campagne de boycottage de la multinationale
Danone. Il est souvent présenté comme
le "président du Réseau Voltaire",
mais est
en fait le seul "employé" de cet organisme
qui effectue différentes enquêtes de type
journalistique, sur demande (le parti Vert figure parmi
ses clients) ou pour son propre compte... comme ce livre.
