Qui a peur des centrales nucléaires?
(ASP) - Depuis une dizaine d'années,
la région de la centrale nucléaire de
Sellafield, en Angleterre, est scrutée à
la loupe. La rumeur veut qu'on y trouve un nombre anormalement
élevé d'enfants atteints de cancers en
général, et de leucémie en particulier.
Tout récemment, une nouvelle étude a même
fait grimper les inquiétudes de plusieurs degrés:
il y a était soumis comme hypothèse que
le fait de vivre à proximité d'une centrale
nucléaire pouvait avoir un impact sur la santé
de vos enfants, voire vos petits-enfants.
Voilà la réplique qui arrive:
les cancers identifiés chez des enfants de la
ville de Seascale dans les années 70 et 80 ne
furent pas causés par l'exposition de leurs pères
aux radiations. L'étude a comparé les
dossiers médicaux de la région à
ceux d'autres cas de cancers infantiles ailleurs dans
le monde. Elle a notamment constaté que, s'il
y avait effectivement une prévalence plus élevée
de cancers infantiles autour de Seascale, cette prévalence
ne se répétait pas dans les régions
environnantes, où vivent la majorité des
travailleurs. Une conclusion qui a aussitôt entraîné
une critique du groupe de l'association des Cumbriens
opposés à un environnement radioactif:
le rapport aurait dû se centrer exclusivement
sur les habitants de la région de Seascale, disent-ils.
L'étude provient du Comité
sur les aspects médicaux des radiations dans
l'environnement, un groupe mis sur pied par le gouvernement
britannique.
Le taux élevé de maladies
pourrait être causé, selon ce comité,
par la présence d'un pourcentage inhabituellement
élevé, dans la population locale, de gens
vulnérables à certaines maladies infectueuses.
On peut déjà prévoir
que ces résultats seront mal reçus dans
les familles des jeunes patients. Il y a déjà
10 ans que le ministère de la Santé a
identifié un lien possible entre la centrale
nucléaire et la prévalence de ces maladies,
et en 10 ans, l'idée a eu largement le temps
de prendre racine au plus profond des consciences...