Page d'accueil

L'événement de la semaine


Pour tout trouver sur Internet


Tous les médias en un clin d'oeil


Nos nouvelles brèves
  
  


Plus de 1500 questions





Hommage à...
Le monde delon GOLDSTYN
Dossiers
Promenades






semaine du 21 novembre 2005



Et s'ils abandonnaient Kyoto? (3)

A une semaine de la conférence internationale de Montréal sur les changements climatiques, le coordonnateur scientifique de cette conférence lui-même le reconnaît: les politiciens n'agissent pas assez vite.

 

Interrogé sur les ondes de la BBC vendredi, Halldor Thorgeirsson a déclaré que le mieux que nous puissions faire à présent, c'est de minimiser les dommages et de nous adapter à une planète de plus en plus chaude.

Le 'processus politique", reconnaît-il, n'est pas assez rapide pour satisfaire les scientifiques et les écologistes qui réclament de grandes réductions des gaz à effet de serre. En théorie, c'est maintenant, et non dans 10 ou 20 ans, qu'il faudrait prendre des mesures radicales pour réduire ces émissions, mais même si, par miracle, un virage en ce sens était pris à Montréal, il faudrait des années pour le mettre en œuvre.

Or, si le passé est garant de l'avenir, c'est-à-dire s'il faut se fier aux conférences des Nations Unies sur les changements climatiques qui ont eu lieu ces dernières années, il faut énormément de temps et énormément de compromis pour en arriver à un consensus. Et sur ce plan, la conférence de Montréal pourrait être encore plus frustrante que les précédentes: l'été dernier, six des principaux pollueurs de la planète, dont les Etats-Unis, la Chine et l'Inde, ont signé un traité qui va à l'encontre du Protocole de Kyoto.

Ce traité "anti-Kyoto" est d'ores et déjà suspendu au-dessus de la tête des participants, tel une épée de Damoclès qui dirait: si vous conservez Kyoto tel qu'il est –l'obligation de réduire les émissions par rapport à leur niveau de 1990– nous mettons de l'avant notre traité "anti-Kyoto".

C'est dans ce contexte qu'il faut comprendre la déclaration du premier ministre britannique Tony Blair qui, le mois dernier, a déclaré que les objectifs de Kyoto ne seront pas atteints d'ici 2012. En fin de semaine, le conseiller scientifique en chef du gouvernement britannique en a rajouté: il est impossible que, d'ici 2010, son pays atteigne cet objectif de réduction de 20% par rapport à 1990.

De telles déclarations, à une semaine de la conférence des Nations Unies, ont valeur d'avertissement: puisque nos objectifs sont irréalistes, revoyons-les à la baisse. C'est ainsi que l'interprète le directeur du Greenpeace britannique: "je pense que Tony Blair a réalisé qu'il ne va pas faire changer d'avis George Bush et que par conséquent, il tente d'amener le reste du monde vers la position de George Bush".

Venez bloguer sur les changements climatiques avec nos scientifiques

SCIENCE ON BLOGUE!

Crise alimentaire au Niger: changements climatiques... ou négligence?

Variabilité du réchauffement climatique


A lire aussi:

Et s'ils abandonnaient Kyoto? (2)

Et s'ils abandonnaient Kyoto? (1)

Sur l'entrée en vigueur officielle du protocole de Kyoto, en février 2005

Sur le traité "anti-Kyoto"

Sur la COP de l'an dernier:

L'après Kyoto? Faudrait régler Kyoto d'abord...
Deux semaines de travail pour en arriver à presque rien.

Un tel virage reviendrait, sans le dire, à abandonner Kyoto, du moins le Protocole de Kyoto tel qu'on l'avait imaginé il y a 10 ans.

Sans s'aventurer sur ce terrain, Halldor Thorgeirsson dit espérer que la conférence de Montréal accouchera à tout le moins de nouveaux fonds pour aider les pays les plus pauvres à s'adapter à un accroissement des précipitations ou une hausse du niveau des mers: ces pays en effet, qui n'émettent pratiquement pas de gaz à effet de serre, risquent d'être les plus durement touchés par les émissions de gaz à effet de serre!

Témoignage du dialogue bizarroïde entre écologistes et politiciens qui risque de hanter la conférence de Montréal, le directeur du Secrétariat de l'ONU sur les changements climatiques, Richard Kinley, déclarait la semaine dernière que tout va pour le mieux puisque les émissions de gaz à effet de serre ont diminué. Ce calcul ne fonctionne toutefois que si on prend en compte la réduction radicale de la production industrielle de l'ancienne Union soviétique.

Seul élément positif pour le coordonnateur scientifique: on sent un regain d'intérêt du côté des gens d'affaires. Certaines entreprises commencent à investir d'elles-mêmes et d'autres réclament des objectifs précis pour planifier leurs investissements futurs: le "Kyoto 2" auquel on commence à songer –puisque le Protocole de Kyoto arrive à échéance en 2012– devra répondre à leurs interrogations.

La 11e Conférence des Nations Unies sur le Protocole de Kyoto a lieu à Montréal du 28 novembre au 9 décembre.

 

 

En manchette la semaine dernière:
La vraie peur de la grippe aviaire

A lire également cette semaine:
Grippe aviaire: du danger de crier au loup

Le réchauffement rend moins intelligent

Le jour où le climat changea

Tamiflu contre grippe aviaire, prise 2

Universités: les brevets sont-ils rentables?

Et plus encore...


Archives des manchettes




 
Accueil | Hebdo-Science | plan du site