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semaine du 26 septembre 2005



Un retour sur la Lune boîteux

Répondant aux prières du Président Bush, la NASA a dévoilé son projet de retour sur la Lune en 2018. Un projet immédiatement jugé peu convaincant, bancal, et sans vision à long terme, par les observateurs de la scène spatiale et de nombreux scientifiques.

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Avec ce projet et surtout ce budget, on ne sera jamais sur la Lune en 2018, affirment ces critiques. Pas assez d'argent, pas de vision à long terme: c'est bien beau se rendre sur la Lune, mais pourquoi? Le projet de la NASA n'en fait nulle mention.

Pour Henry Vanderbilt, du groupe de pression Space Access Society, la stratégie choisie par la Nasa est même... dépassée! "C'est, à la base, la même approche qu'Apollo: un vaisseau (essentiellement) jetable, sur des réacteurs géants fabriqués par la NASA, lancés quelques fois par année par une armée d'employés de la NASA et de sous-contractants. C'est Apollo 2.0."

Le plan, dévoilé la semaine dernière par le directeur de l'agence spatiale américaine Michael Griffin, s'appuie effectivement sur une capsule qui, dans un premier temps (en 2012 si tout va bien) succéderait à la navette comme véhicule pour transporter les astronautes jusqu'à la station spatiale. En 2018 (si tout se passe comme prévu), cette capsule, au sommet d'un nouveau type de fusée porteuse, transporterait quatre astronautes jusqu'à la Lune.

Le plan ouvre la porte à la possibilité de construire ensuite une base lunaire habitée en permanence, mais n'oblige pas la NASA à s'avancer jusque-là, ce qui a été la semaine dernière le principal catalyseur des critiques: "une fois l'enthousiasme des premières missions passé", la porte est grande ouverte, en vertu de ce plan, à son interruption par le Congrès, évalue Vanderbilt dans son bulletin. Exactement comme cela s'est produit avec Apollo il y a 40 ans: des missions spectaculaires, mais sans vision à long terme, avec pour résultat qu'il devint facile pour les politiciens, en 1972, d'y mettre fin.

* Coût d'un retour sur la Lune: 105 milliards $ sur 13 ans

* Coût de la reconstruction suite à l'ouragan Katrina: 200 milliards $ (estimation)

* Coût annuel (2005), du programme de la navette: 4,5 milliards$

* Coût en 2010 (estimation): 2,4 milliards$

La NASA représente actuellement 0,7% du budget fédéral

A l'époque du programme Apollo, elle en représentait 4%

 

A lire aussi:

Pourquoi nous n'irons pas sur Mars (19 janvier 2004)

 

L'absence d'une base lunaire n'est pas le seul élément disparu du projet qu'avait annoncé en janvier 2004 le Président Bush: celui-ci faisait alors référence à un retour sur la Lune avant 2020, suivi d'une première mission habitée vers Mars. Or, nulle mention de Mars n'a été faite dans le projet déposé par la NASA et pour cause: les estimations les plus prudentes faisaient état l'an dernier d'une facture de 500 milliards$, ce qui est loin, très loin au-delà du budget de l'agence spatiale américaine (lire Pourquoi nous n'irons pas sur Mars).

Le programme de retour sur la Lune, à lui seul, coûtera 105 milliards$ d'ici 2018.


Mise à la retraite des navettes

Dans l'immédiat par contre, ce plan rend encore plus concrète la mise à la retraite prochaine des navettes spatiales. Elle est annoncée pour 2010. La future capsule, ou Crew Exploration Vehicle est appelée à les remplacer en 2012. Mais plusieurs souhaitaient que la mise à la retraite des navettes survienne beaucoup plus tôt.

En continuant à dépenser des sous pour la navette, l'agence spatiale gaspille des milliards de dollars qui pourraient être employés plus judicieusement selon Robert Zubrin, lobbyiste qui défend depuis une décennie l'idée d'une mission humaine vers Mars.

"Compte tenu des fonds engloutis dans le programme de la navette, il n'y a aucune façon crédible d'accélérer le développement d'un Crew Exploration Vehicle, à moins que le budget de la NASA n'augmente davantage que prévu", ajoute, dans les pages du New Scientist, le représentant Sherwood Boehlert, directeur du Comité des sciences de la Chambre des représentants.

Pour les autres au contraire, il n'est pas question d'offrir une retraite prématurée à la navette. Et parmi eux, rapporte le Florida Today, il y a des représentants républicains de poids: ceux-ci invoquent les coûts (de 5 à 10 milliards$) de rupture des contrats avec les firmes liées à la navette, sans compter tous leurs électeurs qui vivent de ces contrats.

Le programme de la NASA déposé la semaine dernière prévoit une retraite de la navette en 2010, et une diminution progressive des coûts d'ici là: de 4,5 milliards$ en 2005 à 2,4 milliards$ en 2010. Mais le programme ne dit nulle part comment il réduira ses coûts de moitié... tout en maintenant quatre ou cinq lancements par année.

"Ce qu'ils développent vraiment", poursuit Robert Zubrin en entrevue à la BBC, c'est de l'équipement pour achever la construction de la station spatiale pour moins cher. Mais si un nouveau président arrive en 2009 et n'a aucun intérêt pour l'exploration spatiale, "il pourra juste dire merci d'avoir rationalisé la station spatiale et tout arrêter là.

Pascal Lapointe

 

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