Semaine du 7 juin 1999

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Des extra-terrestres sans énergie

(ASP) - On spécule beaucoup, depuis cinq ans, sur la possibilité de vie sur Europe, cette mystérieuse lune de Jupiter recouverte de glace. Voici trois scientifiques qui décortiquent données après données, dans le but, pour la première fois, de dégager l'invraisemblable du vraisemblable.

Et les résultats incitent à la prudence: il n'y a peut-être pas suffisamment "d'énergie" là-bas pour soutenir une forme de vie. Mais peut-être cette énergie subsiste-t-elle sous une forme qui nous échappe encore.

Commençons par le commencement: on sait désormais qu'il y a de l'eau salée sur Europe, ce qui renforce la théorie suivant laquelle un océan dormirait sous l'épaisse couche de glace; la surface craquelée de cette couche de glace suggère de plus une activité sismique, donc une source de chaleur, donc, là encore, de l'eau.

Sauf que la vie, rappellent Eric Gaidos, Kenneth H. Nealson et Joseph L. Kirschvink dans la dernière édition de la revue Science, nécessite aussi de l'énergie pour grandir, se nourrir et se reproduire. Sur la Terre, cette énergie provient généralement du Soleil, grâce auquel se produit ce qu'on appelle la photosynthèse (chez les plantes et chez certaines bactéries). On connaît quelques rares cas de bactéries vivant loin sous la surface de la Terre qui tirent plutôt leur énergie de la chaleur même de notre planète.

Or, poursuivent-ils, si un océan existe bel et bien sur Europe, il est isolé de la surface par une couche de glace de 10 à 100 km d'épaisseur: donc, pas de lumière solaire, pas de photosynthèse, aucun contact avec une atmosphère d'oxygène. Le résultat, c'est qu'un océan aussi bien isolé "approchera d'un équilibre chimique (qui) annihilera tout écosystème".

A moins qu'il n'existe une autre source d'énergie. On suggère depuis longtemps qu'Europe abriterait des volcans sous-marins. Est-ce vraisemblable? En théorie, oui, répondent les auteurs, sauf que ça n'est pas aussi simple: un tel environnement n'aurait qu'une durée de vie assez courte. "L'activité biologique ne ferait qu'accélérer le processus d'équilibre chimique, assurant ainsi sa propre destruction en consommant les réserves limitées d'oxygène."

Les sources hydrothermales, peut-être engendrées par ces mêmes volcans, sont plus vraisemblables, parce qu'elles ont une plus grande durée de vie, mais n'offrent rien de sûr non plus. Le problème serait là aussi d'assurer la "livraison" à long terme d'oxygène ce qui, sans une atmosphère, risque de se révéler difficile au bout de quelques millions d'années.

Même à supposer qu'il existe un autre mécanisme à l'oeuvre dans le sous-sol d'Europe, qui permettrait par exemple des réactions géochimiques faisant du soufre la principale source d'alimentation des "Europiens", il est peu probable, concluent les chercheurs, qu'on trouve là-bas des poissons ou autres formes de vie évoluées. Le type de vie capable de survivre dans un pareil environnement serait de la taille d'une bactérie, et ne pourrait de surcroît pas être composé d'une très grande variété d'espèces.

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