Semaine du 9 août 1999

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Course aux armements transgéniques

(ASP) - Opposants comme défenseurs des manipulations génétiques devraient au moins s'entendre sur une chose: la vie est pas mal plus complexe qu'elle en a l'air. Les chercheurs et les agriculteurs commencent à peine à s'habituer à des cultures que l'on a altérées génétiquement pour résister à certains insectes que déjà, ils devront s'habituer à des insectes... qui ont développé une résistance à ces plantes résistantes!

Devrait-on s'en étonner? Après tout, c'est une réalité connue des biologistes depuis fort longtemps, et des agriculteurs depuis plus longtemps encore: peu importe la qualité des produits employés pour combattre un insecte, celui-ci s'adaptera tôt ou tard et il faudra alors développer un produit plus efficace, auquel l'insecte s'adaptera, obligeant la création d'un nouveau produit qui lui-même... Pas de raison d'imaginer que ce soit différent avec les aliments transgéniques...

L'étude présentée dans la dernière édition de la revue Nature par le Dr Yong-Biao Liu, de l'Université de l'Arizona, ne prétend pas renverser ce précepte: le chercheur se contente de contester la méthode actuellement employée pour retarder l'inévitable. En l'occurence, l'inévitable, c'est le développement d'une résistance au coton génétiquement modifié (on a injecté à ces plants le gène d'une bactérie afin qu'ils produisent leur propre insecticide) chez la larve du ver rose, son principal ennemi. Les cultures expérimentales ont proposé jusqu'ici de planter, au milieu des plants génétiquement modifiés, des plants "normaux", de sorte que les larves ayant développé une résistance aux plants modifiés auraient moins de chances, devenues adultes, de rencontrer un conjoint qui aurait lui aussi développé une résistance -elles auraient en fait davantage de chances de "tomber" sur un conjoint qui aurait grandi sur un plant "normal", puisque le taux de survie de ces larves-là serait plus élevé.

Ca, c'était donc la théorie. Les chercheurs de l'Arizona ont constaté que ça ne marchait pas aussi bien que prévu. Du moins, en laboratoire: leur étude démontre que les larves ayant survécu aux plants modifiés mettent cinq à six jours de plus à se développer en un adulte que les larves nourries avec un coton "normal". La conséquence, c'est que les premières sont prêtes à s'accoupler alors que les secondes ne le sont pas encore. Les premières vont donc chercher un conjoint parmi ceux qui sont prêts -en l'occurence, ceux qui ont survécu comme eux aux plants modifiés. Et leurs enfants hériteront de cette résistance.

Reste à voir si ce scénario pourrait se produire tel quel dans un champ, et non en laboratoire. Mais pour l'instant, on ne voit pas ce qui l'en empêcherait...

Pour les environnementalistes, cette découverte pleine d'ambiguïtés et de zones d'ombres vient néanmoins s'ajouter à une autre, publiée en mai également dans Nature, selon laquelle le pollen de maïs transgénique avait tué -également en laboratoire- 44% des larves de papillons qui s'en étaient nourries. Bref, pour l'instant, il semble que la nature ne coopère pas avec les généticiens autant que ceux-ci le souhaiteraient...

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