Semaine du 16 août 1999

En manchette cette semaine:
Un grand pas en arrière pour l'humanité


Archives des capsules


LE KIOSQUE
Pour être branché sur la science

A lire aussi:

Capsules québécoises


Retour à la page d'accueil


La science d'ici et d'ailleurs est une production Agence Science-Presse

Retour au sommaire des capsules

Quand la Méditerranée se prend pour le Sahara

(ASP) - Vous pensiez que le désert du Sahara était immense? Vous n'avez rien vu: il suffirait de peu de choses pour que la Mer Méditerranée ne s'assèche!

En fait, depuis les années 70, on est presque sûr qu'un tel scénario s'est produit, et pas qu'une fois, il y a entre sept et cinq millions d'années. Les océanographes s'en sont rendu compte lorsqu'ils ont remonté des sédiments du fond de la mer, et y ont trouvé un nombre anormalement bas de fossiles, en plus d'une épaisse couche de minéraux tels que le sel et le gypsum, qui se forment quand le sel de mer s'évapore. Si toute la Méditerranée d'aujourd'hui devait s'évaporer, il se formerait une telle couche de quelques dizaines de mètres d'épaisseur. Or, les dépôts observés avaient quelques kilomètres d'épaisseur. Conclusion: la Méditerranée a dû s'assécher et se réemplir d'eau salée à plusieurs reprises.

Il se trouve que la Méditerranée est en situation de déficit. Elle perd davantage d'eau par évaporation qu'elle n'en gagne par la pluie et l'écoulement des rivières. Mais le déficit est, pour l'instant, comblé par le détroit de Gibraltar, qui laisse entrer juste assez d'eau de l'Atlantique. Si ce détroit devait être bloqué, cela suffirait à faire s'évaporer, en quelques milliers d'années seulement, l'ensemble de la Méditerranée, croient les océanographes.

Et c'est donc cela qui s'est produit il y a entre sept et cinq millions d'années, à plus d'une reprise. La question est: pourquoi? Aujourd'hui, grâce à Wout Krijgsman, de l'Université Utrecht, aux Pays-Bas, on a un premier embryon de réponse: les moments d'asséchement semblent correspondre aux moments où ralentit ou accélère la formation de la croûte océanique. Ces modifications auraient pu diminuer le niveau des eaux dans la région de Gibraltar, au point de limiter considérablement la quantité d'eau réussissant à franchir le détroit. Et ainsi, assécher la grande mer. Dans une étude publiée dans la dernière édition de Nature, les auteurs soulignent qu'en même temps qu'elle permet de résoudre ce vieux mystère, leur hypothèse doit s'ajouter aux données grâce auxquelles nous comprenons un peu mieux, année après année, les complexes variations des climats de notre bonne vieille planète...

Capsule suivante

Retour au sommaire des capsules


Vous aimez ces capsules? L'Agence Science-Presse en produit des semblables -et des meilleures!- chaque semaine dans l'édition imprimée d'Hebdo-science et technologie. Vous voulez utiliser ces capsules? N'oubliez pas de mentionner la source! Vous voulez vous abonner à Hebdo-Science? Contactez-nous!

 

 

En manchettes sur le Net

La Science d'ici et d'ailleurs

Le Kiosque

Science pour tous

Hebdo-Science

Meilleurs sites en science

Bric-ˆ-Brac

CyberExpress

C'est quoi l'ASP

Hommages ˆ...

La Qute des origines

Le Monde selon Goldstyn

Questionnaire