Semaine du 31 janvier 2000

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La faiseuse d'Empereurs

(ASP) - Oubliez les Pharaons, les Rois et les Empereurs : l'histoire des civilisations, ses hauts et ses bas, peut s'expliquer par... l'eau. Un intérêt inattendu d'une poignée de climatologues pour l'Histoire les amène à suggérer une étroite corrélation entre les périodes de sécheresse et les désordres sociaux. Pour les onze derniers siècles de l'histoire de l'Afrique orientale.

Il n'est pas fréquent que l'Histoire avec un grand H surgisse dans les recherches scientifiques. Le plus souvent, et ce sera sans doute le cas ici aussi, les historiens sont prompts à rappeler que l'histoire ne peut pas être réduite à une série d'équations et de lois, comme la chimie ou la physique. Mais les climatologues de l'Université du Minnesota, à qui l'étude a valu une publication dans la dernière édition de la revue Nature, s'en tiennent à l'histoire à grande échelle : non pas celle des humains, mais celle des civilisations. En reconstituant, grâce aux sédiments, le niveau des eaux du lac Naivasha (Kenya) jusqu'aux environs de l'an 900, ils ont découvert trois périodes de sécheresse -de 1380 à 1420, de 1560 à 1620 et de 1760 à 1840- lesquelles correspondent précisément aux périodes de troubles politiques et de grandes migrations, rapportées par la tradition orale de la région. Les années de fortes précipitations sont au contraire marquées par la stabilité politique, une augmentation de la population -quand les récoltes sont bonnes, il n'y a pas de famines- et une prospérité.

En soi, la corrélation apparaît logique. L'association climat-histoire la mieux connue est celle du refroidissement qui a commencé à frapper l'hémisphère Nord au XIVe siècle, et qui est associé à une période de famines, de conflits armés, et de recrudescence des maladies infectueuses -le sommet étant la tristement célèbre peste noire (1347-1349). D'autres historiens ont déjà tracé des liens entre les réserves d'eau et le pouvoir, le premier étant l'Allemand Karl Wittfogel, dans les années 30. Et inutile de rappeler qu'aujourd'hui encore, les politologues pointent du doigt les pénuries d'eau comme une cause potentielle de conflits internationaux au cours du prochain siècle.

Saviez-vous qu'au moment où vous lisez ces lignes, un milliard d'individus n'ont pas d'accès direct à l'eau potable? Que 80% des affections et un tiers des décès dans les pays en voie de développement sont liés à une eau contaminée?

En 1996, rappelle l'article de Nature, les scientifiques estimaient que l'homme utilisait plus de la moitié de l'eau douce accessible (l'eau douce elle-même ne représente que 2 à 3% de l'ensemble de l'eau de notre planète, le reste étant salé, donc impropre à la consommation). Entre 1950 et 1990, les besoins ont triplé. A ce rythme, si rien n'est fait, la demande pourrait être supérieure à l'offre vers 2030.

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