Semaine du 1er juin 98

En manchettes la semaine dernière:
Encore le Viagra!

A lire également cette semaine:
Légaliser l'herbe?

Le saumon sue

Vaccin contre la maladie de Lyme?

Cancer: dépister sauve des vies

La toilette de l'avenir

Et plus encore...


Archives des manchettes


LE KIOSQUE
Pour être branché sur la science

Notre nouvelle section:

Capsules québécoises


Qui sommes-nous?



Retour à la page d'accueil



Publicité


En manchettes sur le Net est une production Agence Science-Presse

 

L'autre monde


Ceci n'a rien à voir avec la découverte d'une planète semblable à la Terre, ont bien pris soin de préciser les astronomes. Mais pour ceux qui s'imagineraient que cette précision diminue l'importance de la découverte, détrompez-vous: c'est peut-être l'observation astronomique la plus importante depuis des décennies.

 

Le petit point blanc au bas de cette photo réalisée par le télescope spatial Hubble, c'est, si l'équipe dirigée par l'astronome américaine Susan Terebey ne s'est pas trompée, une planète. Une planète faisant deux à trois fois la taille de Jupiter, qui tourne autour d'une étoile (en haut de la photo), ou plus exactement d'une étoile double, appelée TMR-1, située à 450 années-lumière de nous. Une "jeune" étoile double: moins d'un million d'années. Et s'il s'agit bel et bien d'une planète (il subsiste là-dessus une incertitude, la frontière entre un corps appelé naine brune et une planète géante s'étant avérée de plus en plus floue ces dernières années), alors celle-ci passera à l'histoire comme la toute première planète jamais observée en-dehors de notre système solaire.


La Terre, de même que huit autres planètes (Vénus, Mars, Jupiter, etc.) tournent autour d'une étoile: le Soleil. Et depuis qu'un certain Galilée a établi cela, des tas de savants et d'artistes, ont spéculé: pourquoi chaque étoile n'aurait-elle pas elle aussi des planètes lui tournant autour? D'autres Jupiter, d'autres Vénus... et d'autres Terre?

Le problème, c'était évidemment de les observer, ces "planètes extra-solaires". Une planète est des milliers de fois plus petite qu'une étoile, et ne brille pas. Tenter d'en observer, c'est comme observer une chandelle en fixant un projecteur de 100 millions de watts!

Mais la technologie faisant des pas de géants, on devenait notamment capable de détecter les oscillations de plus en plus infimes d'une étoile -une planète tournant autour ne peut faire autrement que de provoquer des oscillations dans un sens, puis dans l'autre. En 1995, la nouvelle que tout le monde attendait tombait: deux astronomes suisses avaient détecté de semblables oscillations. Depuis, on en a découvert autour d'une dizaine d'étoiles. L'étape suivante, logiquement, c'était une photo.

Pour en savoir plus, lisez: La Quête des origines.


"Extraordinaire", "historique"

 

La nouvelle s'est méritée la Une du Washington Post du vendredi 29 mai, en plus de se retrouver sur tous les fils de presse. La Nasa n'a pas manqué de profiter de l'occasion pour faire son auto-promotion: la conférence de presse a été diffusée en direct sur Internet.

"Cette image est non seulement extraordinaire, mais d'une importance historique", a déclaré aux journalistes Alan P. Boss, de l'Institut Carnegie, à Washington.

Et le plus paradoxal, quand on sait que des chercheurs ont passé leur vie à traquer en vain ces planètes extra-solaires, c'est que cette photo-là a été obtenue par hasard. L'équipe étudiait une région, dans la constellation du Taureau, où de nombreuses étoiles sont en train de naître. C'est à l'analyse d'un des clichés qu'ils ont remarqué ce "point", nommé TMR-1C, relié à l'étoile double par un long filament de gaz.

Très long filament: on estime que la planète tourne à 200 milliards de km de l'étoile, soit plus de 20 fois la distance entre le Soleil et Pluton, la planète la plus éloignée de notre système solaire. Elle se serait retrouvée là après avoir été "éjectée" par la force de gravité combinée des deux étoiles. Mais cette distance exceptionnelle -une autre première- est en même temps un coup de chance: plus près, la planète aurait été rendue invisible par la luminosité de son étoile.


Une incertitude


L'incertitude qui subsiste concerne l'âge: puisqu'on sait que cette étoile double a un million d'années tout au plus, alors cette planète a dû se former en même temps, et ne pas avoir plus de quelques centaines de milliers d'années. Mais s'il s'agit d'une naine brune, alors elle pourrait avoir quelques millions d'années, et ne pas nécessairement avoir été formée en même temps que ces deux compagnons. Il faudra des années avant d'en savoir plus.

Mais s'il devait s'avérer qu'une planète puisse exister autour d'un système d'étoile double -une chose qu'on hésitait à croire possible jusqu'ici- cela signifierait que les planètes seraient encore plus répandues qu'on ne le soupçonnait. Même en sachant fort bien qu'une planète de cette taille ne peut pas abriter de vie -il ne peut s'agir, comme Jupiter, que d'une boule de gaz- sa présence signifie que la formation de systèmes solaires est le résultat peut-être inévitable du processus de formation des étoiles.

TMR-1C ne serait donc que le premier pas vers... Qui sait?


Communiqué de l'Institut du télescope spatial Hubble

Les photos

Agence Science-Presse: Planètes extra-solaires


 

En manchettes sur le Net

La Science d'ici et d'ailleurs

Le Kiosque

Science pour tous

Hebdo-Science

Meilleurs sites en science

Bric-ˆ-Brac

CyberExpress

C'est quoi l'ASP

Hommages ˆ...

La Qute des origines

Le Monde selon Goldstyn

Questionnaire