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Les dinosaures ne sont plus ce qu'ils étaient


Le Grand livre de l'Evolution aura peut-être besoin de quelques ajustements: une découverte en Inde pourrait repousser de pas moins de 400 millions d'années la date d'apparition du premier animal; et une autre découverte, aux Etats-Unis, pourrait obliger à repenser l'image qu'on s'est toujours faite du dinosaure... ou plutôt, de sa bouche.

 

La première découverte est moins spectaculaire: tout ce que les savants ont sous la main, ce sont des vers. Des vers de moins d'un demi-centimètre de long. Et encore, ce qu'on a trouvé, ce ne sont que les tunnels que l'on affirme avoir été creusés par ces vers.

Mais compte tenu de leur âge -1 milliard 100 millions d'années- ce sont des tunnels révolutionnaires: car jusqu'ici, les plus anciennes traces des plus anciens animaux -des poissons, en fait- étaient datées, au mieux, de 650 millions d'années. Les fossiles découverts depuis un siècle nous apprennent qu'il s'est produit peu après cette époque une diversification massive des espèces vivantes, appelée l'explosion du Cambrien. Mais ce qui n'a jamais pu être confirmé jusqu'ici -bien que de nombreux biologistes le soupçonnent- c'est si cette explosion avait été précédée, en coulisses, d'une diversification, plus modeste, mais préparatoire.

Evidemment, rappelle l'équipe internationale de chercheurs à qui on doit cette découverte dans la dernière édition de Science, si cette diversification préparatoire a bel et bien existé, il ne faut pas s'étonner de n'en avoir jamais trouvé de preuves jusqu'ici: toutes ces bestioles qui, pendant quelques centaines de millions d'années, auraient constitué une phase transitoire entre les organismes à une seule cellule ("unicellulaires") et les premiers véritables poissons n'auraient pas encore eu de squelettes, donc n'auraient pas laissé pour nous de traces faciles à repérer.

Mais si cette explosion préparatoire a vraiment existé, donc si cette découverte en Inde est bien ce que les chercheurs proclament, alors elle est le signe annonciateur de beaucoup d'autres découvertes du même genre, dans les décennies à venir, à mesure que les méthodes de recherche se perfectionneront: après tout, si des vers existaient vraiment il y a déjà un milliard d'annnées, il a dû se passer pas mal de choses intéressantes entre eux et les premiers poissons (400 millions d'années plus tard!).

Pour l'instant, les experts en paléontologie -l'étude des fossiles- restent prudents quant à la découverte annoncée dans Science. "Je ne serais pas surpris si (l'origine de ces traces) se révélait non-organique", déclare Sören Jensen, de l'Université Cambridge.

Les tunnels, expliquent les découvreurs, découverts dans des sédiments qui se trouvaient jadis à quelques millimètres sous le fond marin, sont caractéristiques de ceux laissés par un ver qui avance en se tortillant. Cette simple activité dénote, d'un point de vue de biologiste, un animal qui a déjà atteint un niveau assez avancé de complexité -du moins, par rapport à un être unicellulaire.

"Si c'est vrai, c'est important", souligne à ABC James Valentine, de l'Université de Californie, parce que c'est quelque chose qui secoue nos connaissances de l'évolution.

 

Le dinosaure qui ne pouvait pas embrasser


L'autre découverte les secoue beaucoup moins, d'un point de vue de biologiste, mais marquera beaucoup plus le grand public et les amateurs du Parc Jurassique: le célèbre et terrifiant tyrannosaure n'aurait pas eu de lèvres, et le tricératops, pas de joues.

Et il n'y a pas que ça, comme on a pu le constater dans le cadre d'un congrès annuel de paléontologues. Au cours des deux dernières années, quelque 17 découvertes, notamment en Afrique et en Amérique du Sud, et jusqu'en Antarctique, ont élargi considérablement le territoire qu'on avait cru jusqu'ici couvert par ces animaux, qui ont vécu entre 200 millions et 65 millions d'années avant nous. Et à l'intérieur de cette période, alors que les continents se séparaient pour atteindre leurs positions actuelles, les populations de dinosaures émigraient et se diversifiaient. "Nous commençons à avoir une vue beaucoup plus globale des dinosaures", a déclaré à CNN une experte en -voici un nouveau mot- paléoanatomie.

Mais c'est "le nouveau visage" de deux de ces bestioles, et en particulier du tyrannosaure, qui a retenu l'attention d'un peu tout le monde. L'examen de centaines de fossiles ne donne pas la moindre indication de lèvres, de joues et autres caractéristiques faciales, explique Lawrence Witmer, de l'Université de l'Ohio. Autrement dit, pas de tyrannosaures qui, menaçant, montre les dents... puisqu'elles sont visibles en permanence.

"Les gens veulent voir les dinosaures grogner et montrer les dents, mais je ne peux trouver aucune justification scientifique à la présence de lèvres... De toutes façons, sans lèvres, il a l'air encore plus féroce."


 

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