Semaine du 13 juillet 98

En manchettes la semaine dernière:
La semaine sida

A lire également cette semaine:
Sida: la plus mauvaise des mauvaises nouvelles

Floride: la science au service des pompiers

Trois hommes qui ont aidé à conquérir la Lune sont morts

Le clonage au Japon: vous en avez entendu parler, vous?

Et plus encore...


Archives des manchettes


LE KIOSQUE
Pour être branché sur la science

Notre nouvelle section:

Capsules québécoises


Qui sommes-nous?


Retour à la page d'accueil


Publicité


En manchettes sur le Net est une production Agence Science-Presse

 

Armageddon : la science passée au tordeur


Le moins qu'on puisse dire, c'est que pour un film de science-fiction, Armageddon ne fait pas honneur au mot "science". Là où son prédécesseur de deux mois dans la série des films-catastrophes, Deep Impact, avait présenté une collision avec une comète de façon assez réaliste, Armageddon a même réussi à embarrasser des astronomes, eux qui en ont pourtant vu d'autres au cinéma.

 

La prémisse de ce film est connue: un astéroïde "grand comme le Texas" vient d'être découvert; il file en droite ligne vers la Terre; il la percutera dans 18 jours; ce sera la fin du monde.

Le problème, c'est qu'un astéroïde "grand comme le Texas", soit plus de 1300 kilomètres de large, ça n'existe pas. Le plus gros astéroïde connu, Cérès, fait 1000 km de côté... et il a été découvert en 1801. On imagine mal un rocher de 1300 km qui serait passé inaperçu jusqu'en 1998, alors qu'on en découvre tous les mois qui font moins de un kilomètre!

"Ce n'est pas seulement trop gros, s'insurge David Morrisson, du Centre de recherche Ames, affilié à la Nasa, c'est un million de fois trop gros".

David Morrisson pourrait pourtant se réjouir de ce qu'un tel film fasse prendre conscience au grand public de la menace que présentent les astéroïdes, lui qui travaille précisément à cela, notamment par l'intermédiaire d'un site Web consacré aux risques de collision cosmique (Asteroid Comet Impact Hazard). Mais il se demande si le film n'aura pas plutôt pour effet de semer la confusion.

Parce que film-catastrophe ou pas, vous n'avez pas besoin d'un astéroïde "grand comme le Texas" pour menacer l'humanité et créer un suspense. L'astéroïde qui a mis fin à la carrière des dinosaures il y a 65 millions d'années, faisait à peine 1 km et demi de diamètre. Sauf qu'à l'échelle cosmique, et à la vitesse où ça frappe, c'est déjà largement suffisant pour orchestrer une fin du monde.

Et il y a pire dans Armageddon. En théorie, si un astéroïde se dirigeait vers la Terre, la stratégie la plus sûre, quoique technologiquement pas facile à mettre sur pied, serait de provoquer une gigantesque explosion nucléaire à proximité (et non pas à l'intérieur) de l'intrus, dans l'espoir qu'elle le fasse dévier de sa course. Au lieu de cela, Bruce Willis, dans le rôle d'un foreur, est envoyé là-bas avec son équipe pour enfouir une bombe à 250 mètres sous la surface, afin qu'elle pulvérise l'astéroïde en deux parties égales, lesquelles passeront de chaque côté de la Terre.

On peut admettre sans difficultés, écrit la revue Sky and Telescope, que pour les besoins du suspense, il soit préférable d'envoyer des astronautes plutôt qu'un missile nucléaire automatique. Mais quelles sont les chances qu'une bombe fasse éclater un astéroïde en seulement deux parties et que celles-ci se divisent avec une aussi parfaite précision? Aucune. Même le plus brillant des foreurs n'y parviendra jamais -du moins, évalue le chroniqueur scientifique du réseau de télévision ABC, certainement pas en plaçant une bombe à seulement 250 mètres de profondeur, sur un rocher de 1300 km de large!

"Armageddon est totalement déphasé quant à la quantité d'énergie requise pour faire sauter un tel astéroïde (grand comme le Texas), s'emporte le spécialiste américain des planètes Dave Crawford. Un tel exploit, calcule-t-il pour le service de nouvelles Gannett, nécessiterait une puissance de l'ordre de 20 à 30 trillions de tonnes, soit 1000 fois la quantité d'énergie disponible... dans l'ensemble de l'arsenal nucléaire mondial!

Et les foreurs n'améliorent certainement pas leurs chances en tentant de sauver l'humanité alors que l'astéroïde n'est plus qu'à trois jours de la Terre: à l'échelle cosmique, c'est la porte à côté. "Tenter de détruire ou de détourner un astéroïde aussi large quelques jours seulement avant l'impact serait futile», déclare un ingénieur à la retraite de la Nasa, Ivan Bekey, qui a pourtant été... conseiller scientifique pour Armageddon.

Bon cinéma à tous!...


 

En manchettes sur le Net

La Science d'ici et d'ailleurs

Le Kiosque

Science pour tous

Hebdo-Science

Meilleurs sites en science

Bric-ˆ-Brac

CyberExpress

C'est quoi l'ASP

Hommages ˆ...

La Qute des origines

Le Monde selon Goldstyn

Questionnaire