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Semaine du 15 décembre 1997


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En manchettes sur le Net est une production Agence Science-Presse

Le débat sur la météorite reprend

Chroniques martiennes

 


Or donc, comme nous le rapportions la semaine dernière, le débat a repris: y avait-il ou n'y avait-il pas de vie dans ce caillou martien tombé du ciel il y a 12 000 ans et ramassé au Pôle Sud?

 

Plusieurs experts, depuis août 1996, ont fait part de leur scepticisme, voire de leurs opposition à cette conclusion. Un groupe de Britanniques avait avancé il y a un an le facteur température: la météorite, au moment de la collision cosmique qui l'avait arrachée à la planète Mars, aurait été soumise à une chaleur si intense que toute forme de vie, si vie il y eut, aurait été vaporisée. Quelques mois plus tard, un groupe de partisans de "l'hypothèse vie" démolissait cet argument, démontrant, données minérales à l'appui, que la météorite n'avait jamais été soumise à des températures dépassant les 300 degrés -ce qui est chaud, mais pas assez pour détruire toute trace de vie.

Cette fois-ci cependant, l'attaque est plus solide. Dans un article publié dans l'édition du 4 décembre de la revue britannique Nature, trois chercheurs affirme que ces "fossiles" (ou "nano-fossiles", compte tenu de leur taille microscopique!) sont en fait des... illusions d'optique.

Plus précisément, ils seraient les "résidus" normaux d'une observation au microscope électronique: "des éléments provenant des enveloppes en métal appliquées sur l'échantillon pour être visibles par le microscope électronique", lit-on dans l'article. Lorsqu'on les regarde sous un autre angle, ces "fossiles" apparaissent clairement -façon de parler- comme des parties intégrantes de la surface de la roche.

Inutile de dire que les auteurs de l'article original ne sont pas d'accord avec cette conclusion, et qu'ils l'ont fait savoir dans une réplique publiée dans la même édition de Nature.

Mais le débat a à nouveau fait le tour du monde. Il faut se rappeler que déjà, en août 96, en dépit de l'enthousiasme généré par une Nasa qui avait bien besoin de cette publicité, les auteurs de la découverte avaient pris plusieurs épaisseurs de gants blancs pour présenter le tout à la presse. Rien ne permettait d'affirmer, avaient-ils dit et répété, que ces minuscules formes ressemblant à des vers blancs, mais mille fois moins larges qu'un cheveu, étaient des résidus d'une forme de vie. Seule l'abondance des faits, insistaient-ils, contribue à faire pencher la balance du côté de cette hypothèse.


Pendant ce temps, Pathfinder


Manque de pot pour les opposants, leur article est tombé en même temps que paraissaient dans la presse scientifique les premières synthèses fouillées des découvertes amassées par la sonde Pathfinder cet été. Des synthèses -dont plusieurs ont été rassemblées dans un numéro spécial de Science- parmi lesquelles plusieurs font justement pencher la balance du côté de "l'hypothèse vie".

On revient notamment sur un fait admis depuis des années: Mars fut jadis une planète plus chaude qu'aujourd'hui, plus humide, donc davantage semblable à la Terre. "L'ensemble des données renvoyées par Pathfinder suggère fortement que les conditions ont été propices à l'émergence de vie tôt dans l'histoire martienne", a déclaré Matt P. Golombek, scientifique attaché à la mission Pathfinder et auteur principal d'un des rapports publiés dans Science, et résumés par l'Associated Press.

On insiste notamment sur cette vallée où a "amarssi" Pathfinder, et qui présente toutes les caractéristiques d'une vallée sculptée par des torrents d'eau. "Parce qu'il y a eu de l'eau il y a des milliards d'années, il a pu y avoir de la vie."

La recherche de vie sur Mars, c'est donc une quête de nos origines, écrivaient plusieurs dès cet été, alors que commençaient à déferler les premières images du sol de la planète rouge en 21 ans. "Nous sommes captivés par les nouvelles de Mars parce que nous espérons en apprendre davantage sur nous-même."