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À l’automne 2014, des routes du Québec ont pris l’allure de canaux de diffusion de campagnes publicitaires républicaines. Pour un instant, on aurait pu croire qu’on se trouvait sur une paisible route de campagne en Oklahoma plutôt que sur l’autoroute 40. Les climatosceptiques Friends of Science avaient pris possession des panneaux publicitaires Pattison.

Un billet d’Isabelle Burgun révélait l’incursion en sol québécois de cette organisation albertaine sur ce même blogue en novembre dernier.

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Les voix se sont naturellement élevées sur ces publicités qui rejettent la responsabilité du gaz carbonique sur les changements climatiques. Or, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) produit des rapports sur les changements climatiques depuis 25 ans. Ce groupe est constitué de scientifiques de 195 pays. Le dernier rapport confirme, encore une fois, que la température moyenne a augmenté de 1,5 degrés Celsius et que cela est dû aux activités anthropiques, ce qui inclut la combustion des énergies fossiles.

Pourquoi y a-t-il des gens qui rejettent la science?

Un article du National Geographic Magazine tente de répondre à cette question et révèle les mécanismes qui sont responsables de l’élaboration de nos croyances personnelles. Ceci dit, l'article traite de l'acceptation des découvertes scientifique, en omettant les allégeances religieuses.

Joel Achenbach, l'auteur de l'article, explique que les climatosceptiques pensent que les scientifiques ont créé un énorme canular en inventant que les changements climatiques étaient causés par l'homme.

Or, les scientifiques ont peut-être mieux à faire que de s’épuiser à développer avec acharnement un canular mondial.

Sans faire preuve d’une foi aveugle en la science, il est intéressant de se demander pourquoi certains principes qui ont été démontré à répétition comme étant valables sont encore rejetés?

Toujours selon cet article, il semblerait que les croyances personnelles découlent principalement des émotions.

Le processus décisionnel

Marcia Mcnutt, géophysicienne et éditeur de la revue Science, invoque le fait que tout le monde a besoin de se conformer à un groupe auquel il s’identifie. Bref, se sentir accepté. Quel que soit l’opinion de ce groupe, ce sera immanquablement la nôtre.

Pour sa part, le psychologue et professeur de droit Dan Kahan qui étudie la «science communication problem» à l’Université de Yale, divise les gens en deux groupes distincts. D’un côté, il y a les «communautaires» et de l’autre, les «individualistes». Les premiers ont plutôt tendance à se méfier de l’industrie, ce qui les rend plus enclins à accepter les changements climatiques comme étant une menace potentielle. Les seconds vont avoir une foi aveugle envers leur gouvernement et les leaders de l’industrie. Cela va plutôt les pousser à réfuter les changements climatiques car ils n’apprécient pas que la politique se mêle de leur vie privée et ils ne veulent surtout pas que cela ait un impact sur celle-ci.

Le psychologue a aussi étudié l’effet de l’éducation sur les croyances des gens. Par exemple, il explique que contrairement à ce qu’on pourrait croire, le fait de lire des ouvrages scientifiques n’implique pas forcément que l’on sera plus susceptible d’avoir foi en la science. Il précise que les gens qui rejettent la méthode scientifique se basent sur ces lectures pour étoffer leurs propres arguments et leurs croyances personnelles déjà établies. Ainsi, il a constaté que c’est parmi les gens qui sont les plus renseignés que l’on trouve le plus de points de vue diamétralement opposés. Ceux qui croit aveuglément en la science et ceux qui la rejette entièrement.

Certes, les changements climatiques représentent un exemple de choix pour les chercheurs étant donné que c’est un sujet planétaire qui, de surcroît, fait beaucoup jaser. En janvier dernier, on apprenait que tous les sénateurs républicains des États-Unis ne croyaient pas que les changements climatiques étaient causés par l’homme. Tous sauf un.

Quels seront les impacts futurs de cette prise de position?

Par Camille Martel

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