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A quand une vraie plante?
(ASP) - Décoder la
première plante, c'était facile. Maintenant,
le plus dur commence. Ce n'est pas par hasard si l'Arabidopsis,
ou plante à moutarde, est devenue depuis
20 ans le "rat de laboratoire" des biologistes végétaux.
Cette plante se reproduit vite et occupe peu d'espace : plusieurs
centaines pourraient remplir en ce moment votre écran
d'ordinateur.
En comparaison, on estime que le génome du riz serait
quatre fois fois plus gros... et il est lui-même l'un des
plus petits génomes végétaux! S'attaquer
à la plante à moutarde était donc relativement
facile -même si, il
y a seulement 10 ans, on considérait la tâche impossible.
Bien qu'il reste encore un bon bout de chemin à faire
: tout comme pour les humains en juin dernier, ce que les scientifiques
viennent de compléter, c'est la carte des gènes.
Reste à leur savoir à quoi chacun sert, une
tâche qui pourrait prendre... une autre décennie.
L'Arabidopsis est donc une plante-modèle. Ce qu'on
y découvre, hier comme aujourd'hui, sert à comprendre
les autres plantes (c'est grâce à elle qu'au fil
des ans, les experts ont par exemple appris à protéger
le blé et les tomates contre certaines maladies communes).
A présent, grâce à la vue d'ensemble que
ce "décodage" leur a apporté, les biologistes
peuvent interroger la plante dans son ensemble, plutôt
que gène par gène, ou maladie par maladie. Par
exemple, une des équipes qui publie cette semaine dans
Science s'est interrogée sur la façon dont
l'Arabidopsis gère les centaines de gènes qui la
protège de la lumière solaire et du gel. Toutes
ces questions ont leur équivalent chez toutes les plantes,
et en particulier, chez celles qui sont utilisées par
les agriculteurs.
Mais les agriculteurs, justement, sont impatients. "A
quand une vraie plante", demandent-ils à présent.
Eh bien, le génome du riz devrait être sur la table
dans quatre ans. Il existe d'ailleurs un Projet international
de séquençage du génome du riz, en opérations
depuis deux ans. Il regroupe 10 pays, avec pour chef de file,
évidemment, le Japon. Les coûts sont évalués
à 200 millions$. Et de la même façon que
cela s'est passé avec le génome humain, il y a
de la concurrence: les multinationales Novartis et DuPont sont
également dans la course, et leur propre concurrente,
Monsanto, a annoncé plus
tôt cette année avoir séquencé
un brouillon du génome du riz. Toutefois, raconte Nature,
le scepticisme est très fort sur la validité et
la précision de ce brouillon. Toutes les données
recueillies jusqu'ici sont censées -en théorie-
être intégrées au fur et à mesure
dans une banque de données accessible à tous.
D'autres plantes devraient rapidement se bousculer au portillon.
"Il va falloir beaucoup d'argent et une technologie améliorée,
mais je crois que le génome complet du maïs, au moins,
sera éventuellement séquencé", affirme,
en entrevue à Nature, Ed Coe, spécialiste
du maïs à l'Université du Missouri à
Columbia. D'ici dix ans, le travail devrait être bien engagé.
La difficulté, dans tous ces cas, réside dans
ce qui vient d'être découvert chez l'Arabidopsis
(voir la manchette): les plantes
semblent avoir des génomes démesurément
grands, parce qu'une partie importante de leurs gènes
se retrouve en double, voire en triple. Et ce, sans qu'on sache
trop pourquoi. Assurance contre des bouleversements climatiques,
résidus d'une évolution tortueuse, personne n'a
la réponse, mais cette réalité complique
singulièrement la tâche des décodeurs de
génomes : ils se retrouvent devant un univers génétique
beaucoup plus complexe que prévu, et qui va nécessiter
des ressources humaines, financières et technologiques
plus imposantes que ce qui avait été imaginé.
Mais parions que s'il y a de l'argent à faire là-dedans
à long terme...
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