En manchette cette semaine:
Le jour où la lumière
s'arrêta
Archives des
capsules

LE KIOSQUE
Pour être branché sur la science
A lire aussi:
Capsules québécoises
Retour à
la page d'accueil
La science d'ici et d'ailleurs est une production Agence
Science-Presse
|
Retour
au sommaire des capsules
Ne sous-estimez pas votre ennemi
(ASP) - Souvent, bien trop souvent, depuis 50 ans, les médecins
ont sous-estimé leurs ennemis. Les maladies infectueuses.
La tuberculose semblait presque éradiquée, mais
presque, ce n'était pas assez. Depuis cinq ans, il n'est
plus une grande ville du monde occidental qui n'en ait vu resurgir
des cas. Et voici peut-être le tour venu de la poliomyélite.
Cette maladie contagieuse, qui se manifeste par une paralysie
progressive, et qui est causée par un virus, était
presque disparue des ordres du jour des hôpitaux. Coup
sur coup cet été, on a signalé huit cas,
chez des enfants, dans deux Etats voisins: Haïti et la République
dominicaine. Huit cas, c'est peu, et ça n'a rien d'une
épidémie. Mais c'étaient les premiers cas
de polio recensés depuis 1994 en Amérique. En octobre,
on confirmait de plus qu'il s'agissait d'une souche mutante du
virus de la polio, une souche de surcroît, dérivée
du vaccin (voir cette nouvelle).
Et ça, c'est largement suffisant pour faire résonner
le signal d'alarme jusqu'à l'Organisation mondiale de
la santé, elle qui était engagée dans ce
qu'elle croyait être "la phase finale" de la
campagne d'éradication de la polio. "Cela expose
les limites de nos connaissances du virus de la polio",
voire les limites de nos connaissances des virus en général,
rappelle cruellement une
analyse de la revue Nature (disponible
seulement sur abonnement).
"Les virus en général": par exemple,
la variole. Elle a été complètement éradiquée,
grâce à une campagne mondiale de vaccination. On
n'en a plus signalé un seul cas depuis près de
30 ans. Et pourtant, au cours de la guerre civile qui a sévi
au Congo en 1996-97, on a vu apparaître une série
de cas de "variole du singe" (monkeypox, en
anglais), une cousine de l'autre. Et quand on sait que les virus
ont l'habitude de causer des surprises désagréables,
on n'a pas trop envie de connaître ce que celui-là
pourrait accomplir.
Plusieurs virologistes croient très sérieusement
que l'éradication de la variole a ouvert la porte à
une mutation de sa cousine du singe, qui profiterait en quelque
sorte de l'occasion pour remplir l'espace laissé vacant.
Et si tel devait être le cas, ce serait une véritable
catastrophe -d'une part, parce qu'il n'y aurait pas assez de
vaccins contre la variole, à supposer que ceux-ci soient
efficaces contre cette mutante ; mais d'autre part, parce que
les autorités médicales ont en ce moment bien d'autres
chats à fouetter que de surveiller l'évolution
de la variole du singe -ou de la polio- ce qui laisse le champ
libre à ces microscopiques bestioles... et à tous
leurs congénères contres lesquels on a crié
victoire trop vite...
Capsule
suivante
Retour
au sommaire des capsules
Vous aimez cette capsule? L'Agence Science-Presse
en produit des semblables -et des meilleures!- chaque semaine
dans l'édition imprimée d'Hebdo-science
et technologie (vous désirez vous abonner?).
Vous voulez utiliser cette capsule? Contactez-nous!
|