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La souris de l'Alzheimer (suite)
(ASP) - Il ne faut pas s'exciter. C'est un traitement contre
l'Alzheimer, certes, mais qui ne s'est révélé
efficace, pour l'instant, que sur des souris. Et de surcroît,
on ne vient pas de découvrir ce traitement, contrairement
à ce que les reportages ont pu laisser croire: on n'a
fait qu'ajouter un élément à une découverte
remontant à juillet 1999.
Toutefois, dans la série de nouvelles scientifiques des
derniers jours, celle-là se détache du lot. Elle
nous rappelle qu'aux quatre coins du monde, dans ce laboratoire
et dans bien d'autres, des scientifiques progressent, petit pas
par petit pas, dans leur compréhension de ce terrible
mal.
Notre vaccin a semblé mettre fin aux pertes de mémoires
chez les souris, écrivent des chercheurs canadiens dans
la dernière
édition de la revue britannique Nature. Ce
traitement a également réduit la quantité
de dépôts de protéines appelées peptides
béta-amyloïdes qui, en s'accumulant dans des endroits
stratégiques du cerveau -celui des souris tout comme le
nôtre- l'endommagent et sont à la source des symptômes
les plus débilitants de l'Alzheimer.
On estime que près d'une personne sur 10, parmi les
plus de 65 ans, souffre, à un degré ou à
un autre, de l'Alzheimer. On pense que plusieurs gènes
sont liés à ce mal -en particulier, un gène
qui encode les protéines formant les dépôts
en question: c'est une mutation de ce gène qui entraîne
une surproduction de cette protéine.
Le vaccin n'a toutefois pas été inventé
par ces chercheurs de l'Université de Toronto. On avait
entendu parler de lui pour la première fois en
juillet 1999, également dans Nature, quand
des chercheurs ont démontré que lorsque des souris
atteintes de l'Alzheimer sont vaccinées avec des peptides
béta-amyloïdes, elles développent des anticorps
contre ces peptides (ce qui est, rappelons-le, le principe d'un
vaccin : injecter le mal pour que notre organisme apprenne à
le combattre). Ce que Peter St George-Hyslop et ses collègues
de Toronto ont ajouté à cela, c'est une confirmation
et une petite information supplémentaire: oui, le vaccin
réduit les plaques dans le cerveau, et
en plus, il réduit aussi les pertes de mémoire.
Une deuxième équipe, dirigée par Dave
Morgan de l'Université de Floride du Sud, est arrivée
à la même conclusion. Chacune de ces équipes
a fait passer aux souris des tests d'apprentissage et de mémoire
(placées dans un bassin rempli d'eau, les souris devaient
nager jusqu'à une plate-forme qui, dans certains cas,
était changée de place, afin de voir si l'animal
se souvenait de son ancien emplacement).
Mais il y a loin de la souris à l'homme. "C'est
certainement encourageant", explique pour Nature
John O'Keefe, neurologue au Collège universitaire de Londres.
Mais ce qui était encourageant avec la souris ne s'est
pas toujours révélé efficace chez les humains,
au fil de l'histoire de la médecine. Dans le cas présent,
on sait déjà que le processus de destruction des
neurones qui est derrière l'Alzheimer ne semble pas se
dérouler exactement de la même façon chez
cette bestiole que chez nous. "Alors que je pense que nous
devrons regarder plus attentivement ce qui ne va pas dans le
cerveau, avant de pouvoir le rectifier." Des tests cliniques
sur des humains pourraient en théorie commencer à
la fin de l'année prochaine.
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