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semaine du 8 avril 2002



Bébé cloné: et si c'était vrai...


Si c’est vrai, il sera fort probablement victime d’une fausse couche. Et s’il naît tout de même, il sera fort probablement porteur de malformations, ou d’un système immunitaire affaibli, ou il aura une espérance de vie plus courte. Le "jeu" en vaut-il vraiment la chandelle?

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Les scientifiques ont beau être très sceptiques face à l’annonce du Dr Severino Antinori, qui affirme que le premier bébé cloné serait "en route", ils n’en sont pas moins inquiets. Car la technologie existe bel et bien pour obtenir un clone humain: c’est la même que celle qui a permis la naissance de la brebis Dolly, il y a cinq ans. En revanche, les risques pour les clones humains sont les mêmes que ceux qui frappent les clones de brebis ou de souris: seul un tout petit nombre de grossesses réussissent; et parmi celles qui réussissent, la proportion de bébés nés avec des anomalies est singulièrement élevée.

N’empêche que si quelqu’un risquait de se lancer, c’était bien Severino Antinori. Ce gynécologue spécialiste des grossesses à un âge avancé affirme à qui veut l’entendre, depuis l’été dernier (voir ce texte), qu’il a rassemblé des milliers de volontaires prêtes à se soumettre à "l’expérience" -et que d’ici peu, l’humanité aura droit à son premier clone. Et qu’ainsi, il aura fait avancer la médecine, et fourni aux couples infertiles un autre moyen pour obtenir un enfant.

L’annonce a été faite dans un congrès scientifique aux Émirats arabes unis: "notre projet est à un stade très avancé. Une femme, parmi les milliers de couples infertiles de ce programme, est enceinte de huit semaines", a-t-il déclaré à un journaliste du quotidien de langue anglaise Gulf News. Information qui a été reprise vendredi dans le magazine britannique The New Scientist. Il a été impossible d’en savoir plus sur l’identité ou la nationalité de la femme.

Selon Giancarlo Calzolari, journaliste scientifique au quotidien Il Tempo de Rome, Antinori lui aurait déclaré vendredi que l'histoire était exacte et que la grossesse avait lieu "dans un pays musulman". "Il m'a dit qu'il s'agissait du clone d'une personnalité importante et en bonne santé." Le médecin aurait ajouté: "j'ai à ma disposition tout l'argent dont je peux avoir besoin pour atteindre l'objectif".

"La recherche a besoin de silence. Je ne commente rien", a réagi, le lendemain, le Dr Antinori, lorsqu’interrogé cette fois par l’agence de presse italienne Ansa. Son partenaire américain dans ce programme de clonage, le Dr. Panayiotis Zavos, de l’Institut d’andrologie de Lexington (Kentucky), s’est également refusé à tout commentaire.

Dans ce cas, pourquoi en avoir parlé dans ce congrès? Un coup de publicité, réagit dans Libération Jacques Montagut, du Comité d’éthique français, qui souligne que la seule preuve acceptable de cette grossesse serait une publication dûment vérifiée dans une revue scientifique.

Un désir de prendre les autorités de vitesse, spécule le quotidien Le Monde: lors de son annonce de l’été dernier, le Dr Antinori avait été sévèrement mis en garde par le gouvernement italien. S’il persistait dans son intention de cloner un humain, il pourrait être interdit de pratique en Italie. La controverse avait également accéléré, aux Nations Unies, les préparatifs en vue de rédiger une convention internationale interdisant le clonage humain: les travaux à ce sujet ont justement commencé le 26 février.

Mais s’il l’a vraiment fait, c’est un irresponsable, s’indigne Rudolf Jaenisch, expert en clonage au Massachusetts Institute of Technology: "Antinori semble se servir d'être humains comme cobayes. Il doit être stoppé". Pour Ian Wilmut, l’embryologiste à qui on doit la naissance de Dolly, les fausses couches, les malformations et les naissances prématurées, les décès peu après la naissance, les problèmes cardiaques et pulmonaires, courants chez les animaux clonés, vont nécessairement se reproduire chez les humains. De simplement oser se lancer dans une pareille expérience, lorsqu’on dispose de toutes ces données scientifiques, ne peut être que le fruit d’un esprit malade.

Ce texte a été mis en ligne le 8 avril 2002,
et modifié le 9 avril.

 

 


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