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semaine du 25 mars 2002



Un autre gain de David contre Goliath


C'est le cauchemar des compagnies pharmaceutiques devenu réalité... et le salut possible pour des millions de malades.

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Une compagnie thaïlandaise a commencé la production du médicament anti-sida le moins cher de l’histoire: il s’agit d’une copie non-autorisée des médicaments officiels, qui devrait être en vente dans les hôpitaux de là-bas dès avril. Le médicament, qui prend la forme d’une seule pilule, sera vendu 20 baht l’unité, soit l’équivalent de 45 cents US, ce qui signifie qu’il en coûtera à un utilisateur 27$ par mois, tandis que le cocktail traditionnel anti-sida (trois médicaments, dont l’AZT) coûte... 114$.

Ce médicament est donc ce qu’on appelle un médicament générique, cet ennemi juré des compagnies pharmaceutiques: une copie d’un de leurs médicaments, mais produit à moindre coût. L’Afrique du Sud a été la première à gagner sa cause là-dessus l’an dernier (voir ce texte), lorsque les compagnies, devant la colère de l’opinion publique, ont retiré la poursuite judiciaire qu’ils avaient déposée contre le gouvernement sud-africain. La Thaïlande, l’Inde (seul autre pays à produire de tels médicaments génériques) et le Brésil (qui en importe) étaient les suivants sur la liste.

Parce que si le médicament est produit à moindre coût, il est évidemment accessible aux plus pauvres. Or, bien des maux comme le sida frappent davantage dans les pays plus pauvres —et les gens y meurent faute de soins, ni eux ni leurs gouvernements n’ayant les moyens d’acheter les médicaments (tuberculose, polio, malaria, etc.).

Les pays voisins de la Thaïlande ont d’ores et déjà fait part de leur intérêt pour acheter des réserves de ce nouveau médicament générique, dont la fabrication relève de l’Organisation pharmaceutique gouvernementale. Même des accords récents, arrachés aux multinationales pharmaceutiques, leur permettront de le faire sans risquer de poursuites judiciaires: l’accord dit " TRIPS ", de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), autorise un pays à produire ou importer des médicaments génériques -même si cela viole les accords sur le droit d’auteur, protégés par l’OMC- s’il existe chez lui une "situation d’urgence" (voir cet autre texte). Et une épidémie de sida peut certainement se mériter le qualificatif de "situation d’urgence"...

"Un traitement générique aura un impact significatif sur les budgets gouvernementaux et la capacité à traiter, tester et donner espoir à ceux qui sont porteurs de la maladie", résume le New Scientist.

Mais la réaction des compagnies pharmaceutiques à cette décision thaïlandaise, annoncée vendredi dernier, sera également déterminante : s’ils poursuivent le gouvernement thaïlandais au nom de la défense de leur propriété intellectuelle, les pays voisins hésiteront avant d’acheter les médicaments génériques en question. S’ils ferment les yeux, un nouveau pas aura été franchi vers la guérison des malades dans les dizaines de pays qui n’ont pas les moyens de se procurer les médicaments "officiels". En Thaïlande seulement, l’Organisation des Nations Unies estime à 750 000 le nombre de personnes infectées —et à 6600 décès chaque année.

 


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