
Le 10 mars 2003

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La famille de Jupiter s'agrandit
(Agence Science-Presse) - Le total des lunes
qui tournent autour de Jupiter atteint désormais
le chiffre impressionnant de 47, tandis que les planétologues
jonglent de leur côté avec une masse de nouvelles
données sur la météo de cette planète,
ses champs magnétiques et ses anneaux.
Ce sont deux faits qui ont récemment convergé
pour satisfaire ceux qui veulent tout savoir de ce monde
géant: d'une part, les données accumulées
par la sonde américano-européenne Cassini
qui, tandis qu'elle poursuivait sa route vers Saturne, est
passée à proximité de Jupiter l'an
dernier. Et d'autre part, trois astronomes, Scott Sheppard
et David Jewitt, de l'Université d'Hawaii et Jan
Kleyna, de l'Université Cambridge (Angleterre), ont
identifié en février pas moins de sept nouvelles
lunes. Les
découvertes ont été annoncées
officiellement le 4 mars.
Il faut dire que ces lunes sont petites, ce qui explique
qu'elles ont si longtemps échappé à
l'il perçant des télescopes: elles font
entre deux et quatre kilomètres de diamètre,
et tournent à une distance de la planète plus
éloignée que la moyenne. Il est probable que
d'autres s'ajouteront bientôt à la liste. En
comparaison, on ne connaît pour l'instant à
la plus proche concurrente, Saturne, "que" 30 lunes.
Moins spectaculaires sont les observations de Cassini,
mais beaucoup plus importantes pour notre connaissance des
planètes. Des phénomènes magnétiques
"étonnants" ont été détaillés
autour des pôles de Jupiter, différents de
ceux qui se produisent autour des pôles de la Terre,
même si elles y produisent aussi des aurores boréales
-et les spécialistes des champs magnétique
n'arrivent pas encore à expliquer le tout.
Vingt-six mille images prises pendant six mois: dans la
dernière édition de la revue Science,
une équipe dirigée par Carolyn
C. Porco, du département des sciences spatiales
à l'Institut de recherche du Sud-Ouest de Boulder
(Colorado), signale qu'entre autres choses, les lunes Io
et Europe ont été photographiées alors
que les enrobait une lueur causée par ce flux d'électrons
déversé par Jupiter. Une observation inédite,
qui éclaire sur la "cartographie" de la magnétosphère
de Jupiter
à défaut de permettre de
comprendre comment ça marche.
Lancée en octobre 1997, Cassini a étudié
Jupiter entre octobre 2000 et mars 2001, pendant qu'elle
ne s'en trouvait qu'à quelques dizaines de millions
de kilomètres -et moins de 10 millions de kilomètres,
en décembre 2000, ce qui représente une paille,
à l'échelle cosmique. La sonde profitait de
l'immense attraction de cette planète comme d'un
élastique pour se propulser encore plus vite vers
sa destination finale, Saturne, qu'elle atteindra en juillet
2004.
Cassini, une mission interplanétaire plus complexe
encore que son prédécesseur, Galileo, qui
vient d'achever six années d'études de Jupiter
(voir
ce texte), est une création conjointe de l'Agence
spatiale européenne, de ses homologues américain
(Nasa), et italien (ASI). Elle transporte une sonde européenne,
Huygens, qui ira se poser sur la plus grande des lunes de
Saturne, Titan, dont la composition chimique et l'atmosphère
en font peut-être un modèle de ce qu'était
la Terre il y a 4 milliards d'années.
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