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semaine du 21 juillet 2003



La déprime est dans le gène

Un gène défectueux pourrait vous rendre plus à risque de faire une dépression lorsqu'un mauvais coup vous frappe.

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La solution à une énigme vieille comme le monde serait-elle aussi simple? Un simple débalancement moléculaire expliquerait qu'une personne soit poussée au suicide lorsqu'un drame la frappe, tandis que sa voisine, victime du même drame, passe au-travers avec bien moins de dommages?

Les scientifiques qui se sont penchés sur le gène 5-HTT ne s'aventurent pas jusque-là, mais sont tout de même convaincus d'avoir mis le doigt sur une partie de la clef de l'énigme. A défaut d'avoir toute la clef.

Le gène en question peut se présenter sous deux versions. Sous sa version "longue", la plus "protectrice", il encode un élément chimique –le 5-HTT– qui a pour fonction d'ajuster les niveaux de sérotonine dans notre cerveau. La sérotonine est ce qu'on appelle un neurotransmetteur: elle est au coeur de l'activité de notre système nerveux, et entre autres multiples choses, un manque de sérotonine est associé à la dépression: un antidépresseur comme le Prozac a précisément pour fonction de mousser la production de sérotonine.

Sous sa version courte, le gène en question n'encode pas cet élément chimique. Les niveaux de sérotonine risquent donc de s'en trouver débalancés, et la porte est grande ouverte à la dépression.

Le mot-clef ici est toutefois: les niveaux RISQUENT d'être débalancés. Autrement dit, le fait d'avoir à l'intérieur de soi la version courte, donc la version défectueuse, du gène, ne signifie pas automatiquement que l'on sera une personne dépressive. Mais le risque serait deux fois plus élevé.

La description de ces deux versions est parue dans la dernière édition de la revue Science, sous la plume d'une équipe dirigée par Avshalom Caspi, du Centre de recherche psychiatrique au Collège King's de Londres. La différence entre les versions courte et longue réside plus précisément dans les allèles, une structure spécifique aux gènes. L'étude est basée sur des données médicales de 847 Néo-Zélandais suivis par des médecins pendant deux décennies: ont été pris en compte des événements dits "stressants" aussi divers que des peines d'amour et des crises survenues au travail, en autant que ces événements soient survenus entre les âges de 21 et 26 ans.

La découverte pourrait être le premier pas vers une percée spectaculaire dans le traitement des problèmes psychologiques: c'est en tout cas, de l'avis des experts interrogés notamment par la BBC et la revue Science, le "plus gros poisson" pêché jusqu'ici dans l'océan de nos gènes qui puisse être lié aussi directement à ce que tentent de traiter les psychiatres depuis l'époque de Sigmund Freud.


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