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semaine du 22 septembre 2003



La civilisation perdue de l'Amazone

Les civilisations perdues de l'Amérique n'ont décidément pas fini de faire rêver. Voilà que des archéologues viennent de confirmer qu'une société avancée a bel et bien peuplé l'Amazonie avant l'arrivée des Européens.

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L'hypothèse était dans l'air depuis au moins deux décennies, à mesure que les archéologues accumulaient les artefacts. Mais le tout était difficile à démontrer, les denses forêts amazoniennes ne se laissant pas approcher si facilement. Il a fallu une dizaine d'années de travail à l'équipe qui vient de publier dans la revue Science pour "déterrer" et dresser une carte: pas moins de 19 villages, certains entourant des habitats plus petits, reliés entre eux par des routes, certains protégés par tranchées, une agriculture apparemment bien réglée sur l'ensemble du territoire, et de la coupe d'arbres dans certains secteurs choisis. Le tout dans une région appelée le haut-Xingu, au centre de l'actuel Brésil.

Et la découverte intrigue à plus d'un titre: en général, une civilisation plus avancée se développe plus facilement lorsqu'elle a un accès à la mer, puisque celle-ci fournit à la fois nourriture et routes commerciales. Ici, rien de tel: une civilisation axée sur la forêt et ses ressources. Certains de ces villages, si on se fie à leur taille, auraient pu abriter de 2500 à 5000 personnes, ce qui est énorme pour l'époque.

Aujourd'hui, la région est toujours habitée par des peuples indigènes, mais en petits nombres; et d'un niveau technique et culturel moins avancé que ce qu'on vient de découvrir. Rien ne permet d'affirmer que ceux-ci sont les descendants de ceux-là.

L'équipe américano-brésilienne dirigée par Michael Heckenberger, de l'Université de Floride à Gainesville, décrit dans son article des villages disposant d'une place centrale, et des routes de 20 mètres de large qui profitent de l'alignement du Soleil; deux détails qui nécessitent un degré élevé d'organisation. Il faut en effet pour cela une société dont tous les efforts ne sont plus uniquement voués à la survie (chasse, pêche, cueillette), mais dont une partie peut être dirigée vers les calculs astronomiques ou l'architecture. Sans parler d'une organisation politique, laquelle est indispensable pour gérer des zones réservées à l'agriculture et d'autres, à l'exploitation forestière. Et pour simplement partager les ressources dans une aussi épaisse forêt, où les pluies et les sols arides limitent les possibilités d'expansion et rendent certaines années bien plus dures que d'autres.

La zone, couvrant approximativement un millier de kilomètres carré, aurait été habitée pendant au moins un millier d'années, quoique le sommet de cette civilisation se situerait plus précisément entre les années 1200 et 1400.

D'où venaient-ils? Au cours des deux dernières décennies, d'autres archéologues ont tenté de démontrer que des sociétés avaient eu un impact sur la région du fleuve Amazone. Mais l'Amazone, c'est grand: des tertres en terre battue ont été découverts près de l'embouchure, du côté de l'Atlantique, et des digues de même que des barrages érigés par des pêcheurs ont été mis à jour de l'autre côté du continent, en Bolivie. Sans compter des sols enrichis par de l'engrais et des arbres à fruits cultivés, toutes des traces de sociétés plus complexes que les sociétés de chasseurs et de cueilleurs qu'ont observés les explorateurs européens au cours des siècles suivants.

Toutes ces traces sont-elles liées entre elles, où n'y avait-il qu'un seul point central, qui a influencé, de loin en loin, les peuples indigènes du reste de l'Amazonie? Pour l'instant, la balance penche plutôt vers la seconde hypothèse: il est déjà difficile d'imaginer qu'une civilisation avancée ait pu survivre longtemps dans un environnement aussi hostile qu'une jungle tropicale, il est encore plus difficile d'imaginer qu'elle ait pu couvrir un territoire aussi large que celui, plus au Sud, des Incas. Les archéologues de l'Amazonie ont encore du boulot...


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