Ou
plus exactement,
les virus:
puisqu'ils
agiraient
par paire,
croient
à
présent
plusieurs
biologistes.
Ce qui en
ferait une
infection
différente
de tout
ce à
quoi la
nature nous
a habitués.
Le
principal
coupable
serait ce
qu'on appelle
un coronavirus.
Il s'agit
d'une famille
assez courante
de virus,
si courante
que c'est
l'un des
membres
de cette
famille
qui cause
le banal
rhume.
Mais
là
où
ça
devient
intriguant,
relèvent
ces derniers
jours les
magazines
spécialisés,
c'est que
ce coronavirus
ne semble
pas agir
seul. Il
serait accompagné
d'un membre
d'une autre
famille,
paramyxovirus,
responsable
d'infections
respiratoires.
"Il
pourrait
s'agir d'une
combinaison
importante",
a déclaré
au service
d'information
de la revue
britannique
Nature
le virologue
Albert Osterhaus,
de l'Hôpital
universitaire
Erasme,
à
Rotterdam
(Pays-Bas).
Le
paramyxovirus
avait été
identifié
par plusieurs
laboratoires
-en Allemagne,
à
Hong Kong
et au Laboratoire
national
de microbiologie
à
Winnipeg
(Canada),
dans les
poumons
et le sang
de certains
patients.
Le corona
l'a été
la semaine
dernière,
par une
équipe
dirigée
par Malik
Peiris,
à
l'Université
de Hong
Kong. La
confirmation
de ce travail
par paire
tarde toutefois
à
venir.
Si
les soupçons
des scientifiques
se révèlent
fondés,
l'attaque
se ferait
en deux
temps: le
coronavirus
affaiblirait
d'abord
le système
immunitaire
du patient.
Ce qui ouvrirait
toute grande
la porte
à
l'arrivée
du deuxième
larron.
C'est cette
forme d'attaque
qui constitue
"une
infection
comme on
n'en a jamais
vu auparavant",
juge Nature.
Et
même
si le premier
agissait
seul, ce
qui demeure
une possibilité,
ce ne serait
pas davantage
une bonne
nouvelle,
puisque
les médicaments
pour combattre
un coronavirus
sont rares.
"Ca
n'a jamais
été
une priorité",
explique
Robert Sidwell,
de l'Institut
de recherche
anti-virale
à
l'Université
d'État
de l'Utah,
puisqu'un
coronavirus
cause rarement
des dommages
plus graves
qu'un rhume.
Par conséquent,
celui qui
a frappé
en Chine
est donc
un mutant
sans
quoi on
n'aurait
pas mis
autant de
temps à
l'identifier
ce qui repousse
encore plus
loin la
mise au
point d'un
médicament
efficace.
Il pourrait
par exemple
s'agir d'une
souche d'un
virus affectant
les animaux,
et dont
un mutant
aurait fait
le "saut"
vers les
humains:
un phénomène
rare, puisque
les mêmes
virus n'affectent
pas des
espèces
animales
différentes,
mais qui
se produit
à
l'occasion.
Pour
l'instant,
de nombreux
hôpitaux
à
travers
le monde
onze
laboratoires
dans neuf
pays, une
collaboration
internationale
décrite
comme "sans
précédent"
pour un
virus d'apparition
aussi récente
travaillent
à
un médicament
qui, à
défaut
d'éliminer
le virus,
en ralentirait
la croissance.
Un antibiotique
d'usage
commun,
la ribavirine,
aurait été
testé
en Asie,
mais il
est encore
trop tôt
pour savoir
si les patients
qui l'ont
eu se rétablissent
plus vite
que les
autres.
D'autant
plus que
l'épidémie
n'est pas
aussi virulente
que ce que
laisse soupçonner
le ton paniqué
des médias:
le lundi
31 mars,
on dépassait
les 1600
personnes
(si on compte
tous les
cas chinois
présumés)
qui ont
eu le virus
à
un moment
ou à
un autre,
mais "seulement"
55 à
60 en étaient
mortes (les
deux tiers
en Chine,
en janvier
et février).
Et cela,
bien que
certains
malades
aient été
exposés
à
d'autres
malades
pendant
plusieurs
jours d'affilée.
Déjà,
le 24 mars,
l'Organisation
mondiale
de la santé
(OMS) confirmait
que le simple
fait d'avoir
mis des
patients
suspects
en isolation
à
Hong Kong,
avait
ralenti
énormément
la progression
de la maladie
en
particulier
parmi le
personnel
médical
(voir
ce texte).
A Hong Kong,
le 27 mars,
on a élargi
les mesures
de précaution
jusqu'aux
écoles,
fermées
pour une
semaine.
En fait,
la plupart
des cas
apparus
ces derniers
jours, aussi
bien à
Hong Kong,
à
Singapour,
à
Taïwan
qu'au Canada
(le
31 mars,
on en était
à
4 décès,
et 38 personnes
contaminées)
sont en
réalité
des gens
qui ont
été
contaminés
avant que
l'alerte
ne soit
lancée.
Parmi eux,
triste ironie,
le
Dr Carlo
Urbani,
décédé
samedi,
médecin
italien
attaché
à
l'OMS, celui-là
même
qui, en
Thaïlande,
avait été
le premier
à
traiter
cette nouvelle
maladie,
sur un patient
américain.
En
fait, le
gros sujet
de frustration
pour les
scientifiques,
c'est la
Chine.
Tout confirme
que c'est
bien de
là
qu'est partie
cette épidémie
de pneumonie
atypique
(ou syndrome
respiratoire
aigu sévère,
de son nom
pour l'instant
officiel).
Plus de
800 personnes
en auraient
été
atteintes
entre décembre
et la fin-février,
dans la
province
du Guandong
(au Sud
du pays).
Les experts
de l'OMS
sont arrivés
dans cette
province
le 21 mars.
Mais il
a fallu
attendre
le 28 mars
pour que
le gouvernement
chinois
ne
consente
enfin à
dévoiler
ses chiffres
et à
collaborer
pleinement
avec l'OMS.
Et
encore certains
chiffres,
comme ceux
de la province
de Canton,
s'arrêtent-ils
au 28 février,
ce qui laisse
présager
que le total
de 800 cas
pourrait
être
encore plus
élevé.
Et on ne
sait rien
non plus
des provinces
du Nord,
où
plusieurs
travailleurs
employés
à
Canton sont
rentrés
chez eux
à
la fin-janvier,
pour les
fêtes
du nouvel
an chinois.
La
presse chinoise,
selon Libération,
"a
reçu
l'ordre
de rester
très
discrète".