
Le 1er mars 2004

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Le gène de la longévité
(Agence Science-Presse) - Il y a quelques
années, des chercheurs ont découvert que la
restriction calorique sévère en d'autres
termes, une diète radicale peut prolonger lespérance
de vie dune grande variété despèces
animales. On savait qu'un gène était impliqué,
restait à détailler le processus.
C'est une équipe dirigée par
Leonard P. Guarente, professeur de biologie au MIT (Massachusetts
Institute of Technology), qui avait identifié en
2000 ce gène de longévité, appelé
SIR2. En cas de restriction calorique, le gène est
activé. Il active à son tour une protéine
nommée Sir2, qui aurait pour conséquence de
ralentir le vieillissement (voir
ce texte). A présent, la même équipe
affirme avoir trouvé la dernière pièce
du puzzle : le processus par lequel cette protéine
est activée.
En temps normal, une enzyme nommée
NADH (nicotinamide adenine dinucleotide), bloque la production
de la protéine Sir2 dans les cellules. Sauf qu'en
cas de restriction calorique, le niveau de NADH diminue
dans les cellules. C'est cette diminution du NADH qui entraîne
l'activation du gène SIR2, qui active à son
tour la protéine Sir2.
En réalité, le NADH joue un
rôle plus complexe: il contribue à produire
lénergie dans les cellules, à travers
une série de réactions chimiques. Plus le
taux de NADH est élevé, plus la cellule a
de lénergie en réserve, sous forme chimique.
En conséquence, si un animal suit une diète
sévère, il reçoit moins de calories,
donc moins d'énergie, et les réserves de NADH
sont donc moins élevées. Et le gène
SIR2 s'en trouve activé.
Au passage, Leonard Guarente a également
découvert que, contrairement à la croyance,
lorsque le métabolisme ralentit, cela ne se traduit
pas par un ralentissement de la respiration. On croyait
en effet jusque-là que cétait ce ralentissement
de la respiration ce qui signifie moins d'oxygène,
en d'autres termes moins d'oxydants qui viennent perturber
les cellules qui aurait été à
lorigine de laugmentation de la longévité
cellulaire... Au contraire, le chercheur sest rendu
compte que, lors de la restriction calorique, le rythme
de la respiration dans les cellules augmente. Cette augmentation
du rythme de la respiration a pour conséquence de
"brûler" plus rapidement l'enzyme NADH; les réserves
de cette enzyme diminuent, et voilà pourquoi le gène
SIR2 est activé.
Avec cette importante découverte, les
scientifiques peuvent à présent tracer un
modèle scientifique complet de l'impact de la restriction
calorique sur la longévité.
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