
Le 16 août 2004

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Le retour du retour du retour de la grippe du poulet
(Agence Science-Presse) - Si c'est la deuxième
vague de la grippe du poulet 2004, elle n'est qu'un présage
de ce qui nous attend dans les mois et les années
à venir.
Trois personnes sont décédées
de la grippe aviaire au Vietnam ce mois-ci, ont annoncé
vendredi les autorités. Cela en fait les premières
victimes depuis février, alors qu'une hécatombe
avait frappé les élevages de volaille d'Asie
du Sud-est.
La crainte que cela ne se transforme en épidémie
chez les humains ne s'était pas matérialisée
l'hiver dernier; mais 23 personnes en étaient tout
de même mortes en janvier et février. Et voilà
que la crainte resurgit: il suffirait, en théorie,
qu'une variante de cette grippe aviaire, ou H5N1, ne subisse
une mutation chez un humain probablement après
y avoir rencontré une variante de notre banale grippe
pour qu'elle se transforme en une nouvelle variété,
capable de sauter d'un homme à un autre, et surtout,
imperméable aux traitements connus.
Et quand on se rappelle que des milliards
d'exemplaires de ce micro-organisme peuvent s'entasser dans
un centimètre carré, on comprend que, statistiquement,
un tel scénario soit tout à fait plausible.
Une version préliminaire d'un vaccin
existe déjà. Il a été employé
massivement ce printemps, contre l'avis de certains spécialistes,
sur les élevages de volailles du Vietnam et de Thaïlande.
Contre leur avis, parce qu'il était évident
qu'on ne parviendrait pas à éradiquer complètement
cette maladie: des souches résistantes au vaccin
survivraient, ici et là, dans quelques élevages
isolés, et reprendraient tôt ou tard le dessus.
C'est ce qui est manifestement en train de se produire:
des infections ont été signalées en
juillet en Thaïlande, au Vietnam, en Chine et en Indonésie.
Cette résurgence rappelle également,
si besoin était, qu'on n'a pas fini d'entendre parler
de la grippe du poulet. Elle va resurgir encore, et encore,
et encore. Et bien que des chercheurs comme ceux du consortium
Avantis Pasteur et Chiron Corporation affirment avoir d'ores
et déjà amélioré le vaccin expérimental
de l'hiver dernier, avant d'avoir un vaccin véritablement
efficace, susceptible d'être injecté à
l'humain, et produit en série (c'est-à-dire
à des millions d'exemplaires, en cas d'épidémie),
il faudra encore plusieurs mois, voire plus d'un an.
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