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semaine du 2 février 2004



L'incompétence du poulet

La grippe du poulet était déjà commencée il y a 10 mois. Mais il en a fallu neuf avant que les politiciens locaux ne se résignent à en parler -soit au moment où ils n'ont plus eu le choix.

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L'Indonésie, qui n'a été que le 4e pays, à la mi-janvier, à signaler des cas de grippes de poulet, a finalement admis, le 27 janvier, qu'elle était en réalité frappée depuis... le mois d'août. La Chine, qui n'a signalé ses premiers animaux malades que la semaine dernière, en avait en réalité découvert... en avril 2003.

Depuis, des millions de volatiles ont été atteints, et au moins 12 personnes sont décédées en décembre et janvier, dans trois pays. Depuis la première apparition du virus H5N1, en 1996, c'est sa pire poussée de fièvre (voir ce texte).

La Thaïlande dès novembre; l'Indonésie dès août; la Chine, dès avril. De toute évidence, les autorités sanitaires auraient pu s'engager beaucoup plus tôt dans une offensive internationale contre cette mutation du virus de l'influenza du poulet, s'il n'y avait pas eu un mélange d'incompétence et de déni de la réalité. En Chine, pays où la maladie a probablement fait ses premiers pas, le virus couvre désormais le tiers du territoire. Autant dire qu'il est hors de contrôle.

On reconnaît à cette histoire des traits communs avec la poussée du SRAS l'an dernier: un virus né chez les animaux et soudain transmissible à l'humain, en raison d'une mutation mal connue. Un virus dont la propagation a été facilitée par l'extrême cohabitation, dans certaines villes d'Asie, entre humains et animaux, et tout particulièrement, dans ce cas-ci, entre humains et volailles: la prospérité économique de l'Asie du Sud-Est s'est incidemment accompagnée d'une production intensive de volaille.

Et un autre trait commun: la politique de déni des autorités chinoises, peu enclines à reconnaître des problèmes internes -mais cette fois, les autorités chinoises ont été imitées par leurs voisines.

De plus, à tout cela, la science nous apprendra peut-être un jour que se sont ajoutées des bévues majeures. Après la première poussée de grippe du poulet en 1996-97 à Hong Kong, les producteurs chinois ont choisi de vacciner leurs volatiles contre le H5N1. Or, selon le New Scientist, ce fut une erreur: si le vaccin n'était pas suffisamment efficace –autrement dit, s'il n'était pas une copie suffisamment fidèle du H5N1– cela a peut-être permis au virus de continuer à se multiplier, en coulisses. Et pas seulement chez les poulets, mais aussi chez les canards et autres volatiles sauvages.

Pour cette raison, l'Organisation mondiale de la santé s'est prononcée le mois dernier contre la vaccination, d'autant que le H5N1 est un virus que l'on connaît encore assez mal. Cet avis a été publié au moment où l'Indonésie annonçait son intention de lancer à son tour une campagne de vaccination de sa volaille. L'Indonésie est revenue sur cette décision le 30 janvier.

C'est l'OMS qui travaille actuellement à confirmer hors de tout doute que tous les échantillons de grippe aviaire récoltés en Corée du Sud, en Chine, en Thaïlande, au Cambodge et en Indonésie, appartiennent bel et bien à la même famille, et qu'il en est de même pour les échantillons recueillis l'an dernier en Chine.

Enfin, la façon dont l'épidémie s'est répandue tend à suivre les routes de l'exportation, et non pas celles des oiseaux migrateurs...

Si on ne peut plus contrôler la propagation du virus chez la volaille, la priorité reste de la limiter chez les humains. Une douzaine de décès, cela reste peu. Quoiqu'il y en a peut-être eu d'autres qui sont décédés de ce qu'on a diagnostiqué comme une vilaine grippe, sans fouiller plus loin. Le fait que le virus semble incapable de se transmettre d'humain à humain le limite considérablement dans ses excès. Mais des rumeurs inquiétantes, en fin de semaine, laissaient entendre qu'il pourrait avoir franchi cette barrière, au Vietnam. Si le H5N1 devait vraiment subir une telle mutation, on ne pourrait plus rien garantir quant à son contrôle.

 

 

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