
Le 6 avril 2005

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Guerre des OGM: la première manche aux écologistes
(2e partie)
(Agence Science-Presse) - Dans le dossier
des OGM, les écologistes européens n'ont pas
seulement gagné la guerre des relations publiques.
Dans l'ombre, ils ont aussi gagné la guerre des études
scientifiques. Le quatrième et dernier volet d'une
des plus grandes études sur le sujet vient de confirmer
que la prudence est de mise.
Le "pourrait" est très important: l'étude
britannique, qui porte sur quatre années de canolas
génétiquement modifiés et de canolas
"normaux", n'est pas catégorique. Mais elle insiste
sur la nécessité d'en savoir plus avant de
prendre un virage OGM.
Les trois volets précédents
avaient déjà sérieusement miné
le peu de crédibilitè qu'il restait aux OGM
en Grande-Bretagne (et dans une partie de l'Europe): commandée
par le gouvernement britannique, cette étude à
grande échelle, c'est-à-dire menée
dans des champs et non dans des laboratoires, avait commencé
il y a près de cinq ans et chacun de ses volets convergeait
vers le même objectif: évaluer l'impact des
plants génétiquement modifiés sur leur
environnement (soit les autres plantes, les insectes et
les oiseaux). Dans tous les cas sauf un, les chercheurs
sont arrivés à la conclusion que les OGM avaient
"peut-être" un impact négatif.
L'exception était, par contre, suffisamment
étrange pour que les fabricants d'OGM s'en réjouissent
et appellent, eux aussi, à d'autres études:
en octobre 2003, on apprenait que le maïs transgénique
serait moins dommageable pour son environnement que le maïs
"traditionnel"! (lire Mauvaise
nouvelle pour les OGM british).
L'ensemble de l'opération a coûté
6 millions de livres (15 millions $ CAN). Chacun des volets
a donné lieu à la parution de résultats
dans des revues savantes (le dernier volet fait l'objet
d'un article dans une édition récente des
Proceedings of the Royal Society). Et le gouvernement
de Londres en attendait beaucoup: depuis des années,
face à une opposition qui ne faiblit pas, nombreux
étaient ceux qui, dans l'administration, espéraient
que la science leur apporterait la preuve d'une absence
de dangers.
Car l'an dernier, sous la pression de l'Organisation
mondiale du commerce, l'Union européenne, incluant
Londres, a dû ouvrir ses frontières à
de nouveaux types de plants génétiquement
modifiés. Les producteurs américains d'OGM
s'en sont réjouis, mais c'est peut-être trop
tard: les frontières ont beau leur être à
nouveau ouvertes, les groupes de pression comme Greenpeace
et ces études scientifiques ont fait leur uvre.
La
fin des plants génétiquement modifiés,
a titré sans hésiter le quotidien britannique
The Independant en résumant cette dernière
étude. Celle-ci et la série dont elle fait
partie "ont scellé le destin des OGM au Royaume-Uni
du moins dans un futur prévisible".
Déjà, il y a des mois que les
géants américains Monsanto et Bayer ont retiré
leurs demandes pour faire pousser leurs maïs modifiés
sur le sol britannique sur l'ensemble du sol européen,
en fait, dans le cas de Monsanto.
Restent l'Inde et la Chine où l'industrie
des biotechnologies est en expansion rapide. Mais ça,
c'est une autre histoire.
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