Page d'accueil

L'événement de la semaine


Pour tout trouver sur Internet


Tous les médias en un clin d'oeil


Nos nouvelles brèves
  
  


Plus de 1500 questions





Hommage à...
Le monde delon GOLDSTYN
Dossiers
Promenades






semaines du 23 janvier 2006



Quand un banquier se mêle de grippe aviaire

La grippe aviaire mobilise décidément beaucoup d'énergies. Ceux qui tentent de limiter sa propagation, ceux qui cherchent à développer un vaccin... et ceux qui mesurent l'impact qu'elle aura sur le marché immobilier.


La firme d'investissement BMO Nesbitt Burns a ainsi publié une série de documents mêlant santé publique et stratégies d'investissement. Où on peut lire par exemple, rapporte Seed, que si la grippe aviaire devait prendre des proportions dévastatrices, un "pourcentage disproportionné des 20 à 40 ans risque de mourir, affaiblissant le marché immobilier en raison de l'excès de la demande". Vous voilà sûrement plus heureux d'avoir cette information.

Plus froide encore est la recommandation qui suit: "ceux qui veulent protéger leurs actifs et gagner de l'argent bénéficieront ultimement en achetant des propriétés, des fermes, des entreprises et des actions à des prix extraordinairement bas. Cela peut paraître plutôt insensible, parce que le taux de mortalité serait élevé, mais ceux qui avaient des réserves financières pendant la Dépression furent capables d'acquérir des propriétés de ceux qui étaient fortement endettés. Une épidémie serait encore pire, en ceci que la plupart éviteraient les refuges et les soupes populaires, ayant payé le prix ultime."

C'est apparemment rassurant de savoir que même si des millions devaient y laisser leur vie, d'autres réussiraient à s'enrichir.


Progrès sur le front

Malheureusement pour ces génies du marché boursier, des voix commencent à s'élever pour dire qu'on a peut-être surestimé le risque. Les calculs les plus inquiétants jusqu'ici étaient basés sur le nombre de morts (officiellement, 78, selon l'Organisation mondiale de la santé) par rapport au nombre de cas confirmés de grippe aviaire (147, en date du 13 janvier): résultat, on a souvent pu ententre dans les médias que le taux de mortalité était de 50%.

Sauf qu'il y a probablement eu, ces dernières années, de nombreux autres humains atteints de grippe aviaire et dont les autorités n'ont rien su. Ils ont toussé, ont eu une forte fièvre, ont gardé le lit pendant plusieurs jours et puis ont survécu. Combien étaient-ils? Une étude parue le 9 janvier dans les Archives of Internal Medicine évaluait que, rien qu'au Vietnam, le nombre de cas de grippe aviaire pourrait avoir été de 650 à 700.

Si tel est le cas, cela voudrait dire que le taux de mortalité (78 personnes) viendrait de chuter sous les 10%. Et on n'a pas encore mené de semblables évaluations en Chine, où des versions "bénignes" de la grippe aviaire ont pu également se présenter.

Enfin, les dernières nouvelles sur le front de la recherche proviennent des chats. Des tests menés par une équipe néerlandaise sur ces animaux révèlent que le virus de la grippe aviaire s'attaque à des tissus à travers tout le corps. Cela suggère que le virus peut nous infecter de l'intérieur par l'intermédiaire de ce que nous mangeons.

C'est en soi davantage une confirmation qu'une révélation, puisqu'on se doutait bien que le fait de manger de la volaille contaminée avait été un facteur dans la propagation de la maladie en Asie. Mais c'était une information difficile à confirmer, en raison du petit nombre de victimes humaines chez qui une autopsie avait pu être pratiquée à temps. La recherche néerlandaise est parue dans l'American Journal of Pathology, journal davantage habitué à parler d'autopsies sur des humains que sur des animaux –mais cette fois-ci, on ne s'en plaindra pas, quoi qu'en disent les banquiers.

Pascal Lapointe

 

 

En manchette la semaine dernière:
Les anti-Kyoto se rencontrent

A lire également cette semaine:
Démasquer des photos truquées

Les plantes, coupables de réchauffement?

Le monde appartient à la Chine et l'Inde

La mer qu'on voit monter le long des golfes clairs

Elections canadiennes: un algorithme anti-langue de bois

Et plus encore...


Archives des manchettes




 
Accueil | Hebdo-Science | plan du site