En manchette cette semaine:
Plaques martiennes
Archives des capsules

LE KIOSQUE
Pour être branché sur la science
Notre nouvelle section:
Capsules québécoises
Qui sommes-nous?

Retour à
la page d'accueil

Publicité
La science d'ici et d'ailleurs est une production Agence
Science-Presse
|
Autres capsules cette
semaine
Couper les vivres au cancer
(ASP) - Tuer le cancer en lui coupant les vivres: c'est la vraie-fausse
nouvelle qui avait fait le tour du monde l'an dernier. Elle vient de faire
un pas de plus pour devenir une vraie-vraie nouvelle.
A la base, ce dont on parle ici, c'est d'une nouvelle façon de
faire la guerre au cancer. Plutôt que de l'attaquer de front -par
exemple, en détruisant les cellules cancéreuses avec la chimiothérapie-
on l'attaque par son flanc faible: puisqu'une tumeur a besoin, pour se développer,
d'être alimentée par les vaisseaux sanguins, il "suffit"
de bloquer le développement des vaisseaux sanguins vers cette tumeur.
Plus facile à dire qu'à faire. N'empêche que cette
idée, dont le Dr Judah Folkman, de Boston, se fait le promoteur depuis
25 ans, est prise de plus en plus au sérieux depuis le milieu des
années 90. Tellement au sérieux que, il
y a un an jour pour jour, le New York Times publiait à
sa Une une nouvelle formidable: un chercheur de Boston -Folkman, alors illustre
inconnu- aurait mis au point un traitement pour guérir du cancer.
La nouvelle avait été reprise dans les 48 heures par tous
les médias d'Amérique du Nord... avant que le Times,
penaud, n'annonce qu'il s'était enthousiasmé un peu trop vite:
non seulement les résultats de cette recherche avaient-ils été
publiés six mois plus tôt dans la revue Nature, et n'avaient
donc rien de nouveau, mais de surcroît, le Dr Folkman n'avait guéri
que des souris -et rien, strictement rien, ne permettait de dire si cette
nouvelle "stratégie" -appelée anti-angiogénèse-
serait efficace chez des humains. A l'époque, les tests "humains",
si jamais ils devaient avoir lieu, étaient encore à deux ans
dans le futur, au moins.
Or, depuis 12 mois, des progrès ont été effectués.
Une recherche publiée dans la dernière édition de la
revue Science identifie quatre
médicaments qui semblent efficaces pour "bloquer" la formation
de vaisseaux sanguins chez les souris -et la formation de tumeurs est
similaire chez les souris et les humains. Ces médicaments, de leur
nom savant inhibiteurs d'angiogénèse, bloquent plus précisément
le "signal" qu'envoient les tumeurs affamées pour demander
qu'on leur envoie de nouveaux vaisseaux sanguins. Cette recherche est également
la toute première à indiquer que l'efficacité de ces
médicaments varie en fonction du stade où en est rendu le
cancer.
Bref, on avance, petit pas par petit pas...
Attention: le clonage peut nuire à votre santé
(ASP) - Selon des chercheurs français, le taux de décès
chez les animaux clonés pourrait se révéler pas mal
plus élevé que prévu. Au minimum, disent-ils, il faut
s'attendre à de sérieux problèmes de santé à
long terme.
Cette étude est la première à porter sur la physiologie
d'un animal cloné -un domaine de recherche qui, inutile de dire pourquoi,
est encore jeune- et ses conclusions sont accueillies à bras ouverts
par les spécialistes du clonage eux-mêmes, dont le Dr Harry
Griffin, de l'Institut Roslin, où est née
la brebis Dolly. "Cela
renforce notre argument, déclare-t-il à la BBC, sur le
clonage humain: personne ne devrait même envisager le clonage d'humains
avec une technologie qui en est encore aux tout premiers stades de son développement
et qui met en jeu des mécanismes dont nous ne connaissons pratiquement
rien."
La recherche a été effectuée à l'Institut
national de la recherche agronomique, sous la direction du Dr Jean-Paul
Renard. Elle a consisté à prélever une cellule d'oreille
d'une vache adulte, elle-même née par clonage d'embryon -une
technique plus vieille que Dolly- et à l'utiliser pour créer
un nouveau clone. Six semaines après sa naissance, le veau a connu
une baisse subite de son taux de globules rouges. Il est mort une semaine
plus tard. L'autopsie a révélé que ses tissus lymphatiques
ne s'étaient pas eux non plus développés normalement.
Les scientifiques n'arrivent pas à trouver une explication, mais
leurs hypothèses tournent autour de la technique utilisée
pour le clonage: ou bien il s'est produit quelque chose au moment de la
"transplantation" du bagage génétique à cloner
vers l'ovule de la mère-porteuse, ou bien c'est l'usage de cellules
d'animaux adultes pour effectuer le clonage -comme avec Dolly- qui est en
cause. "Ce transfert implique la reprogrammation de cellules adultes,
déjà spécialisées, pour qu'elles soient persuadées
d'agir comme si elles étaient des cellules d'embryons, poursuit le
Dr Griffin. Il n'est pas étonnant que ça ne marche pas tout
le temps."
La variole dort toujours
(ASP) - Les derniers échantillons du virus de la variole ne seront
pas détruits: le
gouvernement américain a changé son fusil d'épaule
la semaine dernière, après pourtant avoir été
le promoteur, pendant plusieurs années, d'un plan international d'éradication.
Depuis 1978, résultat d'une intense campagne de vaccination, plus
aucun cas de variole n'a été signalé dans le monde,
mais quelques laboratoires en conservaient des échantillons, pour
parer à toute éventualité. Au milieu des années
90, 70 pays s'étaient entendus sur un plan visant à détruire
tous ces échantillons avant juin 1999. Mais la semaine dernière,
le Président Clinton a signé un mémorandum, se rangeant
ainsi à l'avis de ceux -aux Etats-Unis et en Russie- pour qui tous
les échantillons connus ne devraient pas être détruits,
au cas où des échantillons inconnus auraient été
préservés quelque part, en vue de servir un jour à
une arme bactériologique. Aucune annonce officielle n'a été
faite par la Maison-Blanche.
Sida: le vaccin est loin, mais il n'y a pas d'alternatives
(ASP) - Selon des études publiées dans l'édition
de mai de Nature Medicine, la
vaccination serait la seule piste réaliste dans la lutte contre le
VIH, le virus responsable du sida. En dépit des progrès désespérément
lents dans la recherche pour un tel vaccin, en dépit de l'efficacité
mitigée des médicaments sur le marché -ils sont efficaces
à court terme, mais n'arrivent jamais à complètement
éliminer le virus- et surtout, en dépit du paradoxe même
d'une vaccination: le VIH est une maladie qui affaiblit le système
immunitaire; or, une vaccination sert par définition à attaquer
un système immunitaire!
Et pourtant, la preuve semble de plus en plus faite, lit-on dans Nature
Medicine, que les médicaments -la fameuse trithérapie,
ou "cocktail" de trois médicaments- manque d'efficacité
à long terme. Celle-ci peut débarrasser l'organisme de l'essentiel
du virus, mais pas de tout; or, le traitement enlève en même
temps à l'organisme la capacité de contre-attaquer, si jamais
le virus resurgit: l'organisme "oublie" en quelque sorte que le
virus est toujours en lui, endormi. La vaccination, à l'inverse,
"stimule" en quelque sorte la mémoire de l'organisme, et
oblige ainsi le virus à sortir de sa cachette, l'exposant à
une attaque immédiate. Du moins, c'est ce que fait en général
la vaccination: reste à appliquer cette propriété à
un vaccin contre le sida, ce qui est loin d'être une réalité...
Un pub chirurgical
(ASP) - Il se passe vraiment toutes sortes de choses dans les pub britanniques.
Même une opération à coeur ouvert. Une chirurgienne
a sauvé la vie d'un homme de 22 ans, Stephen Niland, le 16 avril,
en pratiquant l'opération d'urgence sur le plancher d'un pub, sous
les yeux des clients -du moins, ceux qui n'ont pas détourné
la tête.
L'homme venait d'être poignardé dans la région du
coeur, et son coeur s'était arrêté de battre à
l'arrivée des infirmiers. Il serait mort en quelques minutes si le
Dr Heather Clark n'avait pas pratiqué cette opération... qu'elle
avait apprise deux jours plus tôt! Après avoir anesthésié
le patient, il lui a fallu percer deux trous dans sa poitrine pour atténuer
la pression sur ses poumons; percer encore sa poitrine pour retirer un caillot
sanguin qui empêchait le coeur d'être alimenté. Le tout,
sous un éclairage qui n'avait rien de celui d'une salle d'opération.
Pendant tout ce temps, un collègue médecin, tentait d'empêcher
le blessé de perdre encore plus de sang... en plaquant ses doigts
sur la blessure. "J'ai mis mes doigts dans le trou, dans son coeur
en réalité, et je sentais celui-ci s'aggriper autour de mes
doigts." Il lui a fallu ainsi maintenir la pression pendant tout le
trajet jusqu'à l'hôpital, où un chirurgien les attendait
pour pratiquer la suture.
M. Niland a, depuis, pu rentrer chez lui, et on s'attend à ce
qu'il se rétablisse complètement.
Autres capsules cette
semaine
Vous aimez ces capsules? L'Agence Science-Presse en produit des semblables
-et des meilleures!- chaque semaine dans l'édition imprimée
d'Hebdo-science et technologie. Vous
voulez vous abonner à Hebdo-Science? Contactez-nous!
|