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L'art de faire peur au monde
(ASP) - En juillet 1999, une poignée de prophètes
de la fin du monde annonçaient qu'une expérience
imminente dans un laboratoire américain risquait de créer
un trou noir qui engloutirait la Terre. Quelques
mois plus tard, un laboratoire suisse, coiffant au poteau
les Américains, réussissait l'expérience
en question, sans provoquer le moindre incident. Aujourd'hui,
alors que les Américains s'apprêtent à leur
tour à accomplir cette expérience, un média
américain réussit à ressortir la crainte
de fin du monde.
C'est à croire, en effet, que les journalistes de MSNBC
ne se tiennent pas au courant de ce qui se passe à l'extérieur
des frontières des Etats-Unis. Parce
que leur reportage d'il y a quelques jours, intitulé
"Showtime pour Big Bang Machine", constitue l'exacte
répétition de reportages publiés l'an dernier,
avant que l'on sache que cette soi-disant "machine à
Big Bang" serait bien incapable de créer un trou
noir, même microscopique... à moins qu'on ne lui
permette de générer autant d'énergie que
tout ce que l'industrie a généré... depuis
300 ans.
En gros, ce que le "Collisionneur relativistique d'ions
lourds" (ouf!) du laboratoire national de Brookhaven, dans
l'Etat de New York, doit accomplir dans les prochains jours -et
ce que les Suisses, donc, ont accompli avant lui, aux laboratoires
du CERN- c'est de provoquer des collisions entre des atomes d'or.
Mais des atomes qui auront été projetés
à des vitesses telles (99% de la vitesse de la lumière)
que la collision générera une chaleur stupéfiante.
Collisions après collisions, la chaleur sera telle que,
pendant une minuscule fraction de seconde, les scientifiques
espèrent recréer des conditions qui n'existaient
que pendant le premier millionnième de seconde après
le Big Bang: une chaleur si élevée (la bagatelle
de un trillion de degrés Celsius) que les atomes ne peuvent
même plus "tenir" de sorte que leurs composants
-électrons, protons, neutrons- sont dispersés,
voire eux-mêmes dissociés en leurs propres composants
(les quarks). Le résultat final: un état de la
matière qui, croit-on, n'existe plus depuis le Big Bang,
appelé, pour les intimes, le "plasma quark-gluon".
Et c'est de là que provenait la controverse de l'an
dernier, née d'une lettre d'un physicien, Walter Wagner,
dans le Scientific American. Selon lui, la création de
ce plasma quark-gluon entraînerait inévitablement
la formation d'un trou noir. Or, qui dit trou noir dit aspiration
de la matière, de l'énergie, de tout ce l'entoure.
Bref, l'Etat de New York serait "avalé", puis
l'Amérique du Nord, puis la Terre. La fin du monde, quoi.
L'expérience suisse, bien que moins puissante que celle
que prévoient faire les Américains, aurait dû
reléguer ce scénario aux oubliettes. Manifestement,
il est trop captivant pour être rejeté aussi vite.
Et Walter Wagner, lui, est toujours devant les tribunaux pour
tenter de bloquer le laboratoire de Brookhaven.
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