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La cellule qui pourrait vous sauver la vie
Les cellules-souches. Nous vous en avons beaucoup parlé
dans ces pages, et les perspectives à leur sujet deviennent
de plus en plus diversifiées, depuis deux ans et demi.
Dernière étape: même des cellules embryonnaires
de neurones peuvent
être convaincues de se différencier pour devenir
autre chose. Une équipe suédoise est parvenue
à cet exploit chez des souris, en démontrant qu'il
serait théoriquement possible de "convaincre"
ces cellules, si on les "nourrissait" convenablement,
de se transformer en coeur, en reins, en muscles ou en morceaux
de peau.
En d'autres termes, c'est exactement ce qu'on dit des cellules
d'embryons depuis novembre 1998:
la possibilité que ces cellules qui ne se sont pas encore
spécialisées, et qui sont présentes dans
les tout premiers jours de l'embryon, puissent être "convaincues"
de se transformer en l'organe désiré. Ce qui réduirait
à néant les problèmes de pénuries
d'organes pour les transplantations. Ou les difficultés
à remplacemer des tissus malades, dans les cas de Parkinson
ou d'Alzheimer, par exemple.
Sauf que ce dont on parle ici, ce ne sont pas des cellules
d'embryons, mais des cellules d'animaux adultes, et des cellules
de neurones de surcroît: les plus optimistes prévoient
donc déjà la possibilité d'éliminer
le problème éthique que pose le fait de "jouer"
avec des cellules d'embryons -des embryons avortés, par
exemple. En théorie, si cette expérience suédoise
sur des souris se confirme, on pourrait prélever des cellules
dans votre cerveau, et les convaincre de se transformer en un
poumon -s'il s'avère, par exemple, qu'il faut remplacer
un de vos poumons.
Une partie de tout ceci relève bien sûr de la
science-fiction: tout ce que les chercheurs de l'Institut Karolinska,
à Stockholm, ont réussi, et qui leur vaut la
Une de la dernière édition de la revue Science,
c'est de prendre ces cellules de souris, et de les amener à
faire les premiers pas vers cette "transformation".
Il reste bien des énigmes à résoudre avant
d'avoir un poumon complet qui sortirait d'une éprouvette,
reconnaissent le neurologue développemental Jonas Frisén
et ses collègues: en particulier, la "transformation"
ne réussit pas à tous les coups, mais seulement
dans un faible 12% des cas.
Mais le simple fait que cette transformation se produise,
le simple fait de savoir que ces cellules neurales ne sont pas
vouées indéfiniment à demeurer des cellules
neurales, représente un grand pas en avant.
Plus exactement, c'est une confirmation de ce pas en avant.
Parce que d'autres chercheurs, l'an dernier, avaient rapporté
que des cellules embryonnaires de cerveaux de souris adultes
pouvaient devenir des cellules sanguines. Le scepticisme était
alors de mise, mais la découverte rapportée cette
semaine confirme que ces chercheurs, l'an dernier, étaient
en-dessous de la vérité: ces cellules-ci semblent
encore plus polyvalentes qu'on ne le croyait. Lorsqu'on les injecte
dans des embryons, elles peuvent effectuer toutes sortes de transformations.
"L'apparente
flexibilité de ces cellules est étonnante; c'est
vraiment spectaculaire", commente pour Science
la biologiste du développement Janet Rossant, de l'Hôpital
Mont Sinaï, à Toronto.
Ces derniers résultats montrent que des cellules d'animaux
adultes "sont capables de revenir littéralement au
stade embryonnaire", renchérit le neurologue du développement
Derek Van Der Kooy, de l'Université de Toronto.
La suite au prochain épisode...
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