En manchette cette semaine:
Et pourquoi pas du ritalin pour les
embryons?
Archives des capsules

LE KIOSQUE
Pour être branché sur la science
A lire aussi:
Capsules québécoises
Retour à
la page d'accueil

La science d'ici et d'ailleurs est une production Agence
Science-Presse
|
Retour
au sommaire des capsules
Là où il y en a pour une, il y en
a pour deux
(ASP) - Après avoir greffé une main, les mêmes
médecins se sont attaqués aux deux. Le service
de chirurgie de l'hôpital Edouard-Herriot de Lyon a annoncé
ce vendredi, 14 janvier, avoir réussi " une greffe
bilatérale des deux mains ". Une première
mondiale. Le patient serait dans un état satisfaisant,
selon un communiqué de l'hôpital.
Mais des collègues posent tout haut des questions embarrassantes.
Est-il
justifié de faire courir un tel risque à un patient
lorsque sa vie n'est pas en danger, demande Libération
par la bouche d'un anonyme " chef de service hospitalier
". C'est
qu'il ne s'agit pas que d'une greffe ordinaire :
on greffe ici plusieurs organes en même temps (les mains,
et la partie inférieure des avant-bras, et pour cela il
faut rattacher artères, nerfs, tendons, muscles et peau
et ne pas oublier les os!). D'où les risques de rejets,
qui se retrouvent multipliés d'autant. Là est le
danger pour la vie du patient. Pour aider son système
immunitaire, l'équipe médicale a dû le bombarder
d'une nouvelle substance -des " molécules immunosuppressives
"- comme elle l'avait fait en septembre
1998, avec ce Néo-Zélandais, Clint Hallam,
greffé d'une main.
Le tout a coûté cher -il suffit de savoir que
l'opération (de 17 heures!) a mobilisé une cinquantaine
de personnes, dont une vingtaine de chirurgiens. " Les budgets
hospitaliers n'étant pas extensibles, ce type de greffe,
fort cher, est-il bien utile? ", demande Libération.
Et c'est sans compter le traitement antirejet que ce patient
devra suivre jusqu'à la fin de ses jours, une chose tellement
inédite dont personne ne peut en prévoir les effets
à long terme. "C'est sûrement une voie de recherche
à suivre. Mais je ne prendrais pas le risque de donner
des traitements immunosuppresseurs à vie pour un problème
qui n'est pas vital, comme dans le cas d'une greffe de cur, mais
fonctionnel", explique le Dr Jean-Yves Alnot.
L'identité du " cobaye " n'a pas été
dévoilée, sinon qu'il s'agit d'un Français
de 33 ans, peintre en bâtiment et père de deux enfants,
qui a perdu ses deux mains il y a quatre ans dans l'explosion
d'une fusée artisanale. Les mains greffées ont
été prélevées au cours de la nuit
de mercredi à jeudi, quelques heures avant l'opération.
Celle-ci a été menée, comme celle de septembre
1998, par le Dr Jean-Michel Dubernard. Lequel, à l'époque,
avait promis de recommencer -en dépit de réserves
exprimées le printemps dernier par le Comité national
d'éthique, qui jugeait insuffisantes les connaissances
sur les effets des traitements antirejet.
Quant au Néo-Zélandais de septembre 1998, bien
qu'il ait retrouvé la sensibilité de sa nouvelle
main, sa motricité n'a pas autant progressé qu'on
l'espérait. Ce qui n'empêche pas le Dr Dubernard
-également député du Rhône- d'annoncer
d'ores et déjà que l'opération de la semaine
dernière n'est que la première de la série.
Capsule
suivante
Retour
au sommaire des capsules
Vous aimez ces capsules? L'Agence Science-Presse en produit des
semblables -et des meilleures!- chaque semaine dans l'édition
imprimée d'Hebdo-science
et technologie. Vous voulez vous abonner à Hebdo-Science?
Contactez-nous!
|